Review 2022 : Lost in Desolation – Sere

Changement de cap pour Lost in Desolation.

Avec leurs deux premiers albums, Josh Young (guitare) et Josh Gee (chant/piano) développaient un Black Metal Dépressif et saisissant, qui se métamorphose à présent en Doom Mélodique sur Sere, leur troisième opus, qui sort chez Talheim Records. Le groupe a bien évidemment fait appel à plusieurs invités pour sublimer son album.

L’album débute par Flesh From Bone, une première composition lente et mélancolique où naissent claviers et leads aériens avant d’accueillir les parties vocales lourdes. L’ambiance est relativement apaisante, bien qu’elle conserve parfois quelques éléments pesants comme le blast agressif ou la double pédale saccadée, mais les sons lancinants nous transportent aisément jusqu’à Anguish et ses harmoniques entêtantes qui contrastent avec une base plutôt brute et torturée teintée de Doom/Death. La mélancolie et la douleur restent présentes tout au long du chemin, laissant les cris devenir parfois plus plaintifs pour accompagner la rythmique solide qui s’apaisera pour laisser place à un violon sur The Dream, une composition beaucoup plus courte et qui semble presque irréelle tant elle est douce. Elle peinera à perdurer, rejointe par une flûte inquiétante ainsi que les hurlements et la batterie sur Weak and Woeful, le titre suivant, qui se nourrit d’un contraste permanent entre les différents éléments de l’univers des deux musiciens, couplant naturellement blast effréné et leads oniriques avant de revenir à des sonorités apathiques sombres. Quelques éléments plus aériens hanteront le final avant que Departure Song ne nous offre un véritable moment de répit entre violons et claviers. Les tonalités sont légèrement plus moroses sur Unspoken (Prelude), où quelques notes de piano et des cordes perçantes nous font progresser jusqu’à  Unspoken, titre à la fois long et massif qui profite de l’ajout de choeurs mystiques pour donner une touche mystérieuse à ses riffs avant de revenir dans la lourdeur. Le vocaliste se déchaîne à nouveau pendant que la basse redonne un semblant d’énergie à la composition, qui s’enflamme de temps à autres en adoptant des teintes Shoegaze, qui vont finalement disparaître pour laisser Reunion refermer l’album, d’abord dans le calme, puis avec une rythmique saccadée qui l’accompagne à travers la toile de leads entêtants.

Le changement de style de Lost in Desolation m’a surpris. On retrouve tout de même des éléments Black Metal dans Sere, mais ce sont bien la mélancolie, la douceur et l’apaisement qui mènent la danse en tissant ce voile opaque et planant.

85/100

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