Review 2034 : Malist – Of Scorched Earth

Malist est toujours dans la course.

Créé en Russie, puis relocalisé en Tchéquie, le one-man band créé par Ovfrost (tous instruments/chant, Bewailer) créé en 2017 dévoile six ans plus tard son cinquième album, Of Scorched Earth, chez Avantgarde Music.

Le musicien est accompagné par Vladimir Fomenko à la batterie, Neinzge aux synthétiseurs et Flammarius (Bewailer) à la narration.

The Lone and Level Sands démarre immédiatement avec des riffs froids et imposants, rapidement rejoints par les parties vocales viscérales. Les leads cinglants se mêlent habilement aux orchestrations pour distiller leurs mélodies à travers rythmique brute et cris brumeux, mais un break plus apaisant viendra détendre l’atmosphère avant que la saturation ne refasse surface pour nous envelopper à nouveau dans ses sonorités mystérieuses avant de laisser place à Ode to the Night. La composition renoue sans attendre avec les tonalités sombres et dissonantes, mais elle reste relativement douce, notamment avec son final enchanteur qui nous transporte après quelques grognements vers The Ship, un titre accompagné dans un premier temps par des vagues. La noirceur envahit soudainement la paisible berceuse pour lui offrir ses influences plus agressives tout en conservant ses mélodies envoûtantes, même lors des refrains où le chant se montre beaucoup plus présent. Les guitares nous ensorcellent à nouveau sur Wind of Change, Carry Me, où le tapping infernal sévit déjà avant l’arrivée de la rythmique, lui donnant alors une allure effrénée qui sera brisée par le son clair avant de repartir de plus belle avant de coupler les deux univers pour appuyer la personnalité contrastée du morceau, suivi par Rotting into Primal et son introduction presque joyeuse. Mais toute trace d’allégresse sera bien évidemment effacée par une rythmique épique qui pioche dans des influences Pagan vives mais également des parties plus lancinantes avant de lâcher les leads effrénés ou quelques mots, puis de s’abandonner à la lenteur majestueuse, que la mélancolie de Clad in Black and Gold viendra troubler. La batterie fait peu à peu monter la pression, puis la rage s’exprime finalement, suivie d’une nouvelle part de quiétude avant de revenir pour nous accompagner sur les derniers instants de l’album.

La recette de Malist est simple : conjuguer des parties intenses et incroyablement sombres avec une douceur simple et inattendue. Of Scorched Earth reste un album saisissant, entêtant et surtout parfaitement bien rythmé, qui nécessite plusieurs écoutes pour en saisir toute l’essence.

85/100

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