Review 2059 : Cognizance – Phantazein

Rien ne semble pouvoir arrêter Cognizance.

Créé en 2012, le groupe anglais commencera par sortir trois EPs indépendants avant de s’attaquer aux albums, avec le soutien de Prosthetic Records. En 2024, Henry Pryce (chant), Alex Baillie (guitare/chant, ex-XisForEyes), David Diepold (batterie, Obscura), Chris Binns (basse, ex-XisForEyes) et Paul Yage (guitare) annoncent la sortie de Phantazein, leur troisième album, chez Willowtip Records.

Ceremonial Vigour débute en proposant des riffs déjà imposants, qui laissent à la fois entrevoir la complexité et la mélodicité qui suit. L’ajout des parties vocales massives ne fait que confirmer l’orientation musicale du groupe, qui allie maîtrise avec violence sur un rythme effréné en nous menant sur la dissonance d’A Brain Dead Memoir, titre qui propose quelques patterns plus saccadés. Les leads s’intègrent sans mal à la base agressive, que ce soit avec une touche de folie ou plus mélodieuse, puis le groupe enchaîne avec la lourdeur sur Chiselled in Stone, une composition qui couple blast et double pédale pour créer un contraste important avec les passages les plus travaillés. Bien que toujours violents, ces passages plus aériens sont vus comme des bouffées d’oxygène avant que les musiciens ne nous piétinent à nouveau, tout comme sur la sombre Introspection qui développe des sonorités plus pesantes, mais toujours mises au service de la rage. On notera toujours cette attention portée à l’enchaînement naturel des parties, qui finiront par nous accorder un peu de répit avec l’introduction inquiétante de Futureless Horizon, rapidement suivie par la déferlante habituelle qui couple fureur et riffs aussi précis que chaotiquement ciselés. Le final s’éteint lentement pour laisser place à The Towering Monument qui reprend immédiatement la voie de l’agressivité avec une rythmique rapide entrecoupée de parties plus aériennes qui viennent parfois adoucir l’éruption qui sévit. On retrouvera le même apaisement dans le solo, puis dans Alferov, un interlude étrange qui nous mène à la toute aussi efficace et réfléchie Shock Heuristics qui déverse ses riffs tourmentés tout en les laissant s’entrechoquer dans des explosions brutes. Le groupe ne perd pas de temps et continue avec Broadcast of The Gods, une nouvelle composition où les cinq gaillards conjuguent leurs efforts pour nous offrir une vague de puissance qui ne s’arrêtera que pour renaître dans la dissonance et finalement céder sa place à In Verses Unspoken et à ses riffs spasmodiques desquels quelques harmoniques aériennes émergent par moments. L’ambiance s’assombrira sur les derniers moments du titre, avant que Shadowgraph ne vienne à son tour imposer sa touche mi-planante, mi-sauvage, mais toujours consciencieuse à un rythme énergique pour clore l’album avec une extrême cohérence et même un soupçon de mélancolie.

Cognizance n’a pas voulu choisir entre Death Mélodique et Progressif, créant un son qui allie à merveille les deux univers. Phantazein est un album massif et travaillé qui ravira autant les amateurs de complexité musicale que de sonorités lourdes !

90/100

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