Review 2073 : Mourning Dawn – The Foam of Despair

Il est temps pour Mourning Dawn de revenir.

Créé en 2002 en France, le groupe mené par Laurent « Pokemonslaughter » (guitare/chant, Inborn Suffering, SILT) et complété par Vincent « Toxine » (basse, Conviction), Nicolas Joyeux (batterie) et Frédéric Patte-Brasseur (guitare, Ataraxie, Conviction) annonce en 2024 la sortie de The Foam of Despair, son sixième album, chez Aesthetic Death, Depressive Illusions Records et Tragedy Productions.

Le groupe nous accueille avec Tomber du Temps et son sample introductif étrange qui nous plonge immédiatement dans l’inquiétude, confirmée par la section rythmique qui ne tarde pas à faire son entrée. L’ambiance lancinante est troublée par les hurlements viscéraux ou les autres voix, mais est également complétée par les leads mélancoliques et dissonants qui s’intègrent à la marche oppressante et aux influences DSBM saisissantes. Adrien Harmois placera quelques parties de de saxophone en nous menant à Blue Pain, le titre suivant, où les harmoniques dansent avec la froideur en accueillant la voix de Déhà (Maladie, Slow, Imber Luminis, Wolvennest, Yhdarl…) qui renforce la complainte avant que Borrowed Skin ne prenne sa place. C’est un nouveau sample pessimiste qui nous accompagne pendant les premiers moments dans la dissonance, mais aussi régulièrement au cours du morceau qui adopte des influences Industrial martiales, donnant une touche mystérieuse et brumeuse à sa rythmique apathique avant qu’Apex ne vienne nous siffler dans les oreilles en apportant des riffs bruts et très saccadés. Les parties vocales sont également plus sombres et désespérées, tout comme les leads qui deviennent presque oniriques au fur et à mesure que la composition avance pour finalement s’éteindre et laisser Suzerain dévoiler une introduction aux influences Trap étranges. Une fois la surprise passée, on constate que le titre reste fidèle à la nostalgie, laissant les samples vocaux et les leads de Fabien Longeot, ancien guitariste du groupe, hanter la rythmique entraînante qui mène à The Color of Waves, qui renoue avec l’approche plus habituelle et viscérale que l’on connaît aux musiciens, tout en restant parfois assez minimaliste. Le son hypnotique arborera quelques choeurs fantomatiques sur ses derniers moments, avant de sombrer dans le néant et que Midnight Sun ne reparte dans les éléments Industrial glaciaux et automatiques, refermant l’album avec une note imposante et véritablement effrayante qui mêle hurlements et leads entêtants sur sa base machinale.

L’évolution de Mourning Dawn est largement perceptible sur The Foam of Despair. Le son reste froid et hanté par le désespoir le plus profond, mais les musiciens adoptent parfois des influences Industrial presque robotiques, qui transforment littéralement leur approche musicale.

95/100

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