Review 2086 : Rituals of the Dead Hand – The Wretched and the Vile

Rituals of the Dead Hand allume à nouveau ses flambeaux.

Créé en 2016 en Belgique, le groupe fait partie du collectif The Nox Entity. En 2024, Lykaios (chant/guitare/claviers, Lhaäd, Entartung, Wolven), Isangrim (batterie/claviers, Hemelbestormer) et Beleth (basse) dévoilent la sortie de The Wretched and the Vile, leur troisième album, chez Immortal Frost Productions.

L’album s’ouvre lentement sur The Restless Doomed, une première composition d’abord très calme avec des mouches et cette mélodie macabre, qui nous mènent progressivement sur un début de rythmique qui s’alourdira soudainement. Les parties vocales ténébreuses rejoignent le mélange lancinant et oppressant qui se développe dans une dissonance effrayante pendant un long moment avant de finalement s’effacer pour faire place à Wij, Hoeren van Lucifer et à son approche plus agressive, faisant notamment intervenir sans attendre blast et riffs plus vifs. Le son reste brumeux et angoissant, mais il n’hésite pas à nous offrir quelques explosions furieuses, puisant dans la force brute du Black Metal tout en conservant cette langueur caractéristique en nous menant à Ius Cruentationis, où le groupe choisit d’attaquer d’abord avec des patterns énergiques avant de laisser notre esprit se faire capturer par des sonorités entêtantes. Le titre semble à la fois si court et infini qu’il nous fait perdre la notion du temps, ne s’arrêtant que pour laisser Mayhem and the Goat nous assaillir avec ses riffs Old School saccadés qui se couplent étrangement bien avec les sonorités ambiantes et les leads tranchants. Les cris sont également beaucoup plus sauvages, collant à la perfection avec la position vindicative des musiciens qui vont finalement repartir dans des racines Doom imposantes avant de nous offrir un très court moment de répit suivi par De Gnijdige, titre où les musiciens se déchaînent littéralement pour donner libre cours à la violence qui nous asphyxie jusqu’à finalement relâcher un peu son emprise en ralentissant légèrement. La rythmique reste chaotique et peuplée d’interventions vocales lointaines avant de rejoindre la malsaine Stigma Diabolicum où les harmoniques funèbres rivalisent avec les grognements sombres et les claviers majestueux, mais également avec une base rythmique parfois motivante avant de rendre son dernier souffle.

L’univers de Rituals of the Dead Hand se développe dans une brume occulte inspirée à la fois par l’oppression du Black Metal et les sonorités imposantes du Doom Metal, faisant de The Wretched and the Vile un excellent recueil ténébreux qui sait parfaitement utiliser ses influences dissonantes.

90/100

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