Job For A Cowboy s’est réveillé de sa torpeur.
Dix ans après sa dernière production, le groupe continue sa collaboration avec Metal Blade Records pour dévoiler son inattendu cinquième album.
Jonny Davy (chant, Serpent of Gnosis), Alan Glassman (guitare, Goratory, Serpent of Gnosis, ex-Despised Icon), Nick Schendzielos (basse, Cephalic Carnage, Havok, Nuclear Power Trio), Tony Sannicandro (guitare, Serpent of Gnosis) et Navene Koperweis (batterie, Entheos) annoncent en 2024 la sortie de Moon Healer.
L’album débute dans une inquiétante douceur avec Beyond the Chemical Doorway, une composition qui va rapidement dévoiler toute sa complexité tout en devenant beaucoup plus massive et oppressante. Basse et guitares développent un nuage de dissonance permanent qui laisse tout de même les éléments les plus agressifs apparaître avant d’enchaîner avec Etched in Oblivion, le titre suivant qui laisse la fureur s’emparer des musiciens pour jouer à pleine vitesse. Le son de la basse fretless couplée aux leads chaotiques alourdit à nouveau l’atmosphère qui ne deviendra pas plus respirable avec Grinding Wheels of Ophanim et ses riffs saccadés au possible, explosant ça et là de manière totalement inattendue et dévastatrice entre deux parties aériennes. The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out the Moon prend la suite avec une rythmique accrocheuse qui rappellera par moments leurs débuts ravageurs, mais le groupe ne se prive pas pour y injecter ses influences Prog travaillées pour le rendre très mouvementé, puis c’est avec Into the Crystalline Crypts que les musiciens se déchaînent à nouveau. Leur technicité est mise au service de la violence ainsi que de la lourdeur qui nous étouffe de plus en plus avant de s’enflammer une dernière fois, plus de laisser sa place à A Sorrow-Filled Moon et à sa fausse quiétude abrasive qui s’intensifie sans mal pendant que le groupe déverse toute sa rage dans ses riffs, qui deviendront plus angoissants et mélancoliques vers le final. La folie reprend dès que The Agony Seeping Storm envoie sa rythmique à toute allure, couplant la précision et la fureur tout en plaçant également quelques parties plus aériennes, puis le final explose à nouveau avant que The Forever Rot ne mette un terme à l’album avec une dernière dose de riffs enchevêtrés, que ce soit à une allure modérée ou plus vive, tout en laissant les mélodies voler entre les différents hurlements et parties de blast.
Job for a Cowboy reprend exactement là où le groupe s’était arrêté, c’est à savoir dans des racines certes violentes, mais hantées par une extrême complexité. Moon Healer fait plaisir à entendre, mais c’est pour ma part le passage au live que j’attend le plus.
85/100