Review 2102 : Saturnalia Temple – Paradigm Call

Le retour de Saturnalia Temple est acté par un nouvel album.

Créé en Suède en 2006 par Tommie Eriksson (chant/guitare, The Nest, Lapis Niger, ex-Therion), le groupe est aujourd’hui complété par les frères Gottfrid (basse) et Pelle Åhman (batterie), tous deux anciens membres d’In Solitude. En 2024, le trio dévoile Paradigm Call, son quatrième album, qui sort chez Listenable Records.

Drakon ouvre l’album avec un premier riff lent et inquiétant, hanté par quelques chœurs qui finiront par s’éteindre pour laisser Revel in Dissidence créer un son plus oppressant et lourd, intégrant également les parties vocales macabres. Le rythme régulier et entêtant nous hypnotise tout en restant groovy grâce aux racines Stoner saturées, injectant également des leads plus planants qui deviendront obsédant sur le final en nous menant à Paradigm Call, le titre sombre éponyme, et son chant rauque étouffant. L’ajout des effets rend le mélange terriblement angoissant tout en créant un contraste avec les harmoniques psychédéliques, puis la voix devient beaucoup plus menaçante sur Among the Ruins, une composition plus énergique qui n’hésite pas à jouer sur les changements de rythme inattendus et des riffs saccadés pour surprendre. Le groupe ralentit à nouveau avec Black Smoke, titre qui nous enveloppe peu à peu dans sa rythmique brumeuse avant de lâcher ses leads fous à vive allure, puis à les draper dans une saturation électrique étrange avant de s’alourdir sur Ascending the Pale, tout en conservant ses tonalités mystérieuses. Les harmoniques viennent une fois de plus troubler la quiétude lugubre du titre, prenant la place des paroles brutes en nous menant à Empty Chalice, un titre légèrement plus vif et plus court mais tout aussi épais qui nous fera aisément remuer le crâne, puis l’album prend fin avec les sonorités assourdissantes de Kaivalya, composition instrumentale qui n’hésite pas à laisser la guitare faire des expérimentations énigmatiques, se rapprochant presque parfois du son éraillé d’un saxophone.

Bien que le line-up ait été remanié, Saturnalia Temple conserve sa touche de folie unique qui fait sa force. Paradigm Call va sans aucun doute plaire au plus grand nombre, pour peu que l’épaisse saturation ne vous fasse pas peur.

85/100

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