Review 2106 : Apogean – Cyberstrictive

Apogean dévoile son premier album.

Suite à son premier EP, le groupe canadien a subi quelques changements. Dexter Forbes (guitare), Jacob Wagner (batterie) et Robert Tam (basse) accueillent Mac Smith (chant, Hammer of Dawn, ex-Krosis) et Jack Post (guitare) pour créer Cyberstrictive, qui sort en 2024 chez The Artisan Era.

Certaines parties de guitare ont été enregistrées par Gabriel Silva Castro avant qu’il ne quitte le groupe.

Bluelight Sonata ouvre l’album avec un son massif, complété par une approche complexe et saccadée et des hurlements surpuissants, qui permettent tout de même une certaine mélodicité inquiétante par moments. Le final oppressant nous autorise enfin à reprendre notre souffle avant que Thousand-Yard Glare ne prenne la suite avec une puissance de feu comparable, mais également des éléments écrasants comme lors des différentes moshparts qui ponctuent le titre. On retrouve également des harmoniques tranchantes tout comme sur Distance (Of Walls and Wails) où les claviers et autres effets cybernétiques rendent l’atmosphère menaçante, sentiment renforcé par les éléments Prog qui hachurent la rythmique avant de nous laisser passer à With Which Ear You’ll Listen, qui débute avec une vague de rage intense, suivie d’un groove accrocheur toujours encadré de blast et de riffs fracassants. Le reste du morceau n’est pas en reste, déployant toujours plus de maîtrise et de violence avant qu’Imposter Reborn ne prenne le relai tout en nous autorisant quelques moments de flottement, rapidement écrasés par le retour de la puissance. Within the Bounds of a Simile s’impose ensuite avec une rythmique effrénée bourrée de leads perçants et de parties vocales sauvages, mais également un break surprenant et apaisant avant que le groupe ne nous piétine une fois de plus en nous menant à Hueman (The Pleasure of Burn) et à sa douce introduction, rapidement suivie par une rythmique accrocheuse remplie d’explosions de fureur. Le groupe prend une direction plus mystérieuse avec Polybius, une composition assez courte qui place des leads inquiétants entre deux déferlantes, puis Spinthariscope retourne à leur approche aussi chaotique que structurée, brisée en deux par un moment de flottement futuriste où seule la basse tient tête au sample avant que les autres instruments ne reprennent leur place. Le final planant coïncide parfaitement avec les premiers instants d’An(t)imus, la dernière composition, où les musiciens reprennent leur patterns imposants tout en incluant également des éléments angoissants en arrière-plan qui nous conduisent jusqu’aux explosions avant de laisser la douceur nous envahir.

Il n’y a aucun doute sur le fait que tous les musiciens d’Apogean disposent d’un excellent niveau, leur permettant de faire de Cyberstrictive un album incroyablement riche et travaillé. Le final surprend, mais la puissante claque qu’ils nous assènent est mémorable !

90/100

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