Skeletal Remains se bonifie avec le temps.
Créé en 2011 sous le nom d’Anthropophagy, le groupe américain mené par Chris Monroy (chant/guitare) et Mike De La O (guitare), rejoint depuis peu par Pierce Williams (batterie, Ænigmatum, ex-Torture Rack) et Brian Rush (basse, Ænigmatum, Empyrean Fire, ex-Mountain Grave…) annonce en 2024 la sortie de Fragments of the Ageless, son nouvel album, chez Century Media Records.
Relentless Appetite est le premier titre à frapper, laissant sa rythmique saccadé accueillir des vociférations sauvages sous une véritable pluie massive de double pédale et de blast vif. L’ajout des leads torturés est tout aussi naturel qu’agressif, témoignant de la volonté du groupe de nous piétiner avant de laisser place à Cybernetic Harvest et à son approche plus complexe qui mêle des riffs solides avec une technicité assumée, n’hésitant tout de même pas à se montrer plus simple et lourde par moments. La vitesse décroît légèrement avec l’introduction de To Conquer the Devout, mais les vagues de puissance brute refont rapidement surface pour nous assommer régulièrement tout en empruntant quelques influences plus sombres pour se parer de mystère, contrastant avec les sonorités Old School directes. Forever in Sufferance convoque toute la puissance de leur Death Metal pour déverser une rythmique emplie de rage, mais le groupe compte aussi sur des patterns groovy et accrocheurs pour placer des leads tranchants avant de revenir à une approche hachée et effrénée sur Verminous Embodiment, la composition suivante, où les harmoniques se montrent particulièrement présentes et vindicatives. Les musiciens marquent un court moment de pause avec Ceremony of Impiety, l’interlude angoissant que le piano parvient à adoucir tout en le rendant très mystérieux, mais l’ouragan reprend dès les premières notes de Void of Despair, qui renoue immédiatement avec les tonalités hostiles lancées à toute allure. On retrouvera également des leads stridents pour accompagner l’agression, puis une introduction fédératrice sur Unmerciful, la plus longue composition où la lourdeur règne dans la rythmique accrocheuse qui ne faiblit pas, même lorsque les guitares imposent des mélodies plus ou moins abrasives. L’album aboutit finalement à …Evocation (The Rebirth), une instrumentale travaillée où les riffs efficaces changent régulièrement d’allure tout en incluant des leads sombres, élargissant à nouveau les influences de la formation.
Fragments of the Ageless montre sans mal que le Death Metal est avant tout une question de puissance, laissant Skeletal Remains coupler ses rythmiques massives à des parties lead énergiques et des hurlements furieux. Une excellente leçon !
90/100