A l’aube du mois de Mars, Paris s’apprête à vivre l’un des shows les plus violents de cette année 2024. Le 3 mars, La Machine du Moulin Rouge accueille non seulement l’inarrêtable Cattle Decapitation, venu promouvoir la sortie de son nouvel album Terrasite, mais également Signs of the Swarm, 200 Stab Wounds et Vomit Forth, dont vous avez très probablement déjà entendu parler si vous aimez la bagarre musicale.
Prévu initialement dans une autre salle, Garmonbozia Inc. n’a eu d’autre choix que d’augmenter la capacité de la seule et unique date française en adaptant l’endroit pour tous nous accueillir, et le show annonce à nouveau complet.
La soirée commence donc avec Vomit Forth, combo américain qui ne se laisse pas intimider par l’énorme vide dans la fosse pour asséner son Death Metal aux influences Hardcore ravageuses. Habitué de la formation suite à la sortie de son premier album, je ne suis pas surpris de voir les musiciens enchaîner les moshparts méchantes tout en haranguant une foule qui va immédiatement réagir lorsque Kane Gelaznik (chant) lui ordonnera de bouger à coups de “bang your fucking head!”. Mosh désorganisé, two steps et mouvements de karaté se font apercevoir sous les riffs gras et les hurlements sauvages sous les lumières rouges et bleues, mais le show du groupe est relativement court, et c’est après une poignée de titres qu’ils recevront leurs applaudissements.
La soirée se poursuit avec l’arrivée de 200 Stab Wounds et de leurs rythmiques saccadées groovy sauce poing dans la face surmontées des parties vocales emplies de rage de Steve Buhl (guitare/chant), un frontman extrêmement mobile. Chaque titre fait mouche auprès d’un public déjà plus nombreux, et surtout très réceptif à ce mélange énergique doublé par des lumières tout aussi agressives qui suivent les headbangs furieux. Les parties lead tranchantes donnent une touche parfois Thrash aux compositions accrocheuses du groupe, qui nous annonce débuter sa toute première tournée européenne et en être très satisfait. Après quelques morceaux, le vocaliste lâche “We want a circle pit tonight!” et la fosse s’exécute, tournant joyeusement sur le dernier morceau avant d’acclamer les américains !
Changement d’ambiance avec Signs of the Swarm qui vient défendre son dernier bébé Amongst the Low & Empty, avec une setlist qui lui rend particulièrement hommage. Le son nettement plus moderne (référence notamment à l’ambiance Dubstep qui précède leur arrivée) est visiblement attendue par une petite partie de l’assemblée qui va tout de même réagir sans mal aux ordres de David Simonich (chant) qui n’hésite pas à se placer sur le devant de la scène pour vociférer sous les riffs de ses camarades. On notera quelques courtes pauses entre les morceaux, ponctués par des “Are you guys ready?” ou autre incitations à la violence consentie, ainsi que quelques passages plus majestueux dus aux samples orchestraux ou à quelques leads entêtants qui tranchent avec les breaks beaucoup plus lourds où les spectateurs se déchaînent. Le vocaliste organisera même une séance de stage dive, incitant l’assemblée à les rejoindre sur scène avant de nous offrir quelques titres supplémentaires et mettre fin à leur prestation en nous offrant “one last fucking dance”, suivie de remerciements.
Setlist: Pernicious – Pray for Death – Totem – Amongst the Low & Empty – Between Fire & Stone – Tower of Torsos – Borrowed Time – Unbridled – Shackles Like Talons
Place enfin au clou du spectacle, la véritable raclée que toute la capitale attendait depuis maintenant huit ans, le retour de Cattle Decapitation, qui débute son show dans une ambiance pesante. Josh Elmore (guitare), David McGraw (batterie), Olivier Pinard (basse) et Belisario Dimuzio (guitare) débutent leurs premiers riffs devant une fosse attentive qui ne tardera pas à exploser lorsque Travis Ryan (chant) vient hurler sur les premiers rangs, avec son impressionnante maîtrise vocale. Les crânes remuent autant dans la fosse que sur scène pendant que blast et samples imposants font rage, mêlant Death/Grind brut et patterns plus complexes ponctués d’éruptions vocales dévastatrices ou de breaks monstrueux, laissant le vocaliste lâcher des “Come on fucking Paris, merci!” motivants ou annoncer les morceaux. Côté setlist, la part belle est bien évidemment faite aux deux dernières productions sorties respectivement en 2023 et 2019 qui ont inévitablement marqué les esprits, mais on retrouvera tout de même quelques morceaux plus anciens pendant que la fosse bout littéralement, recrachant quelques slammeurs de temps à autre, troublant les passages plus aériens tout aussi intenses. Le chanteur passera son micro à son bassiste qui nous remerciera en français, autorisant un léger moment de flottement avant que Dead Set on Suicide ne nous roule littéralement dessus, laissant le groupe s’abandonner à la furie la plus dévastatrice, à laquelle l’intégralité de l’assemblée adhère. On notera également quelques introductions samplées durant lesquelles les musiciens reprennent leur souffle, mais la violence refait très rapidement surface, assurant tous les mouvements de foule possibles et imaginables avant de chanter à pleins poumons le refrain de Bring Back the Plague. “You guys hated us in 2007, so we’re back!” annonce le vocaliste, sourire aux lèvres, avant que la composition suivante ne nous frappe, sèment à nouveau la zizanie dans la fosse. Au final, c’est pendant près d’une heure que les américains ont tout donné, avec notamment un rappel pas piqué des hannetons, et le public parisien le leur a bien rendu !
Setlist: Terrasitic Adaptation – We Eat Our Young – Scourge of the Offspring – Dead Set on Suicide – The Storm Upstairs – Bring Back the Plague – Finish Them – A Photic Doom – Mammals in Babylon – Time’s Cruel Curtain – Pacific Grim – Kingdom of Tyrants
Le stand de merchandising est littéralement dévalisé, démontrant à nouveau à quel point ce show était attendu ! Bien qu’encore trop peu connus dans nos contrées, 200 Stab Wounds et Vomit Forth ont assuré une excellente entrée en matière, suivie de la puissance plus moderne de Signs of the Swarm, qui ont bien échauffé le public pour la domination sans merci de Cattle Decapitation. Chapeau bas à tous les musiciens, et un grand merci à Garmonbozia Inc. pour la soirée !