Beyond the Hate reste pessimiste avec son premier album.
Après un premier EP en 2020 et quelques singles, le groupe composé de Niko Kalinainen (chant), Kimmo Perälehto (guitare), Jyrki Karhu (guitare), Mikko Monto (basse) et Tommy Uhtio (batterie) rejoint l’écurie d’Inverse Records pour annoncer Darkest Times.
L’album débute par Sign Of Weakness et ses claviers persistants suivis par des mélodies entêtantes qui finiront par s’enflammer tout en restant glaciales, laissant les parties vocales mener la marche. Le morceau passe toutefois assez vite, à l’inverse d’Alone I Die qui s’installe plus calmement avant de révéler son agressivité imposante empreinte de touches de beauté ainsi que de quelques éclats de voix claire pour contraster l’approche massive. Le final reste d’ailleurs dans cette douceur aérienne en nous conduisant à The Lighthouse et à ses tonalités vives mais lancinantes qui restent très compactes malgré quelques moments de relâche, puis les claviers débutent Black Within avec une touche plus réconfortante parfaite pour accueillir la voix claire et expressive de Katri Hiovain-Asikainen (Numento). Le duo nous mène dans son flot envoûtant et rythmé avant que The Plague Upon Us ne vienne apaiser le mouvement, en l’ancrant dans une noirceur évidente mais relativement fascinante, laissant les guitares apporter des sonorités tranchantes tout comme sur Left Behind qui propose une approche plus saccadée associée à sa mélancolie ambiante. Le groupe reste ancré dans des racines mélodieuses sur l’introduction de Dark Is The Sky, mais quelques influences Black Metal se joindront aux parties les plus virulentes, nuancées par des choeurs enchanteurs, alors que Dead Ones va coupler une approche Doom/Death à des riffs épiques et des parties vocales beaucoup plus brutes. Une lourdeur étouffante refait son apparition sur Stranger in Me, décorée de leads dissonants et lancinants ainsi que de voix caverneuses, mais le mélange sera soumis à plusieurs accélérations dont une dernière virulente avant de laisser sa place à Times of Misery et à ses harmoniques mystérieuses qui encadrent habilement quelques passages plus pesants. Les musiciens enchaînent avec The Last Moments où les guitares volent ensemble au dessus d’une base solide pour alimenter ce vent de fraîcheur, parfois renforcé par des riffs plus rapides, puis c’est en compagnie de Jaakko Mäntymaa (Marianas Rest) qu’In Memoriam, dernière et plus longue composition de l’album, vient mettre un terme à cette heure d’intense, ajoutant une touche viscérale à cet univers froid et harmonieux mais impitoyable.
En une heure de temps, Beyond the Hate a mis des mots et des mélodies sur la mélancolie. Darkest Times n’est que leur premier long format, mais il en dit long sur l’implication des musiciens et leur maîtrise de leur art glacial.
85/100