Review 2118 : Corpus Diavolis – Elixiria Ekstasis

Corpus Diavolis n’a jamais abandonné le blasphème.

Un peu plus de deux ans après la sortie de son quatrième album, le groupe composé de Daemonicreator (chant/claviers), Analyser (guitare), Funeral (basse), King Had (batterie) et Martial (choeurs) collabore à nouveau avec Les Acteurs de l’Ombre Productions pour la sortie d’Elixiria Ekstasis, leur cinquième production.

L’album a une fois de plus été enregistré et mixé par George Emanuel (Lucifer’s Child, ex-Necromantia, ex-Rotting Christ) et illustré par Khaos Diktator Design (vocaliste de Gorgoroth). IX (batterie) et Kericoff (guitare) rejoignent les musiciens sur scène.

L’album débute par His Wine Be Death, une première composition qui débute par des choeurs et une mélodie inquiétante avant de laisser les grognements obscurs s’imposer sur une rythmique impie saccadée. Les leads perçants ajoutent une touche mystérieuse au blast constant, créant également un contraste avec le final où la chorale intervient pour nous accompagner jusqu’à Key To Luciferian Joy, le titre suivant, où les influences Old School poussées à l’extrême nous rappellent sans mal l’une des légendes norvégiennes du style, y compris au niveau des voix occultes. Le torrent de noirceur s’apaise légèrement avant de laisser place à Carnal Hymnody et à ses tonalités ritualistiques planantes qui deviennent plus aiguës avant de se transformer en véritable avalanche de fureur que chaque musicien renforce avec son instrument et sa propre haine avant de s’ancrer dans la froideur sur Cyclopean Adoration, l’un des deux plus longs morceaux. Le son y est véritablement imposant, nous entourant sans mal de son atmosphère éthérée ponctuée d’interventions vocales qui troublent à peine la procession lancinante mais relativement mélodieuse qui finira même par nous bercer avant de ralentir imperceptiblement et de s’évaporer. Vessel Of Abysmal Luxury prend la suite avec une approche beaucoup plus agressive où blast et riffs imposant rencontrent des vociférations malsaines pendant que quelques éléments rendent les rares parties plus douces assez inquiétantes. Le titre s’enfonce toujours plus dans les ténèbres jusqu’à ses derniers instants, qui seront suivis par l’éruption de The Golden Chamber qui place d’abord une vague de fureur avant de revenir aux éléments les plus sinistres, puis de combiner les deux pour une expérience étrangement enivrante. L’atmosphère change à nouveau avec Menstruum Congressus qui replace les éléments dérangeants de la messe noire avant de se laisser parfois envahir par la violence, créant une véritable cassure entre les deux univers. Enfleshed In Silence nous offre le court instant de répit dont nous avions besoin grâce à un interlude de voix oniriques, puis l’album atteint Chalice of Fornication, la dernière composition, qui nous enveloppe dans dix minutes de profanation éthérée, de dissonance ténébreuse et de chants hérétiques que les vocalistes développent pour finalement invoquer un final imposant.

Corpus Diavolis continue de tracer son chemin entre satanisme et riffs Old School tranchants. Leur approche du Black Metal fait d’Elixiria Ekstasis une véritable cérémonie en l’honneur des forces obscures très dense, qui plaira sans mal à son public.

80/100

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