Review 2136 : Acathexis – Immerse

Acathexis brise le silence avec son deuxième album.

Né de la collaboration internationale entre Dany Tee (chant, Los Males del Mundo), Déhà (guitare/basse, Chaînes, Cult of Erinyes, Drache, Horrible, Imber Luminis, Maladie, Slow, Wolvennest…) et Jacob Buczarski (batterie, Mare Cognitum, Det Eviga Leendet), le projet délivre un split ainsi qu’un premier album en 2018, puis nous fera attendre 2024 pour sortir Immerse, son deuxième album, chez Amor Fati Productions.

Dreams of Scorched Mirrors commence par nous envoûter avec des notes brumeuses, mais le nuage de saturation oppressante couplé à la voix déchirante vient rapidement assombrir notre esprit tout en accordant quelques brèves accalmies. Les mélodies lancinantes rejoignent la rythmique étouffante pendant que les hurlements hantent le paysage désolé qui semble ralentir avant de s’embraser une dernière fois pour nous mener à Adrift in Endless Tides et à ses tonalités Old School glaciales. Les riffs nous enveloppent dans cet état d’apathie mentale tout en nous frappant de manière très régulière pendant que le vocaliste se déchaîne en diversifiant ses apparitions pour nous glacer le sang avant de nous autoriser un léger moment de flottement, suivi d’une véritable éruption de noirceur. The Other prend rapidement le relai avec une première approche mystérieuse, complétée par des riffs imposants et ces mêmes cris viscéraux ainsi que quelques mélodies plus discrètes en arrière-plan qui rappellent le break apaisant au sein duquel le groupe nous laisse dériver. La quiétude sera sans surprise brisée par une nouvelle vague ténébreuse qui nous emporte jusqu’à A Slow, Weary Wind et ses harmoniques inquiétantes qui accompagnent l’arrivée d’une lenteur majestueuse dans laquelle les racines brutes s’expriment tout en laissant notre esprit vagabonder au rythme des frappes assommantes, puis sur ce passage aux influences Shoegaze planantes. La saturation obscure renaîtra d’abord calmement, puis à pleine vitesse pour accueillir les plaintes saisissantes du vocaliste qui puise toujours plus profondément dans le désespoir afin de nous marquer jusqu’à la fin de cet album intense.

Bien que discret, Acathexis n’a jamais cessé d’exister. Immerse prouve non seulement le retour de la formation internationale, mais également sa puissance déchirante, sa noirceur insondable et sa motivation à nous hanter.

95/100

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