Live Report : Carnifex + Revocation + Aborted + Vexed – La Machine du Moulin Rouge

Si vous aimez la violence, il n’y a aucune chance que vous ayez raté cette date : Carnifex revient à Paris avec Revocation, Aborted et Vexed, qui veulent retourner La Machine du Moulin Rouge ! Vous l’aurez compris, il faudra mettre la finesse de côté, malgré que le show n’annonce pas complet, à ma grande surprise.

Pour cette date, je suis en collaboration avec La Grosse Radio Metal, que je remercie et vous encourage à aller voir ! Et comme à notre habitude, on salue le Roi-lézard Garmonbozia Inc. qui est une fois de plus aux manettes !

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On commence donc la soirée avec Vexed, une entrée aux sonorités modernes énergiques et visiblement accrocheuses pour une partie du public qui commence à s’échauffer avec quelques moulinets dans la fosse. Si sur scène, les musiciens sont relativement statiques, Megan Targett (chant) n’hésite pas à venir hurler sur les premiers rangs et à haranguer la foule, qui se remplit peu à peu sous leurs cordes à vide groovy. Le point de bascule du show se situe peu après qu’elle ait dédié un de ses titres à la communauté LGBTQIA+, puis demandé un wall of death d’abord timide, mais qui a visiblement réveillé les présents, puisque la fosse va se transformer en véritable carnage (c’est vrai) comme on les aime (c’est faux). Les samples Trap qui encadrent leurs titres finiront de convaincre l’assemblée – que ce soit positivement ou négativement – qui finira en circle pit pour clore le set.

Setlist: X my <3 (Hope to die) – Lay down your flowers – Hideous – Nepotism

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On pose donc notre cerveau au vestiaire et on passe à Aborted, qui va inviter notre cher Billy (la marionnette sur le vélo dans les films Saw) pour poser les bases de son univers avant de monter sur scène et de faire pleuvoir ses coups. Survolté, Sven de Caluwé (chant) n’hésite pas à se fracasser la nuque devant les premiers rangs pendant que ses camarades headbanguent en alignant leur rythmique dévastatrice. Côté de la foule, il n’a pas fallu longtemps pour que le chaos dicte sa loi, et l’incitation du vocaliste à venir les rejoindre sur scène n’a rien arrangé. On entendra même un “faut pas nous le dire deux fois” dans la fosse, qui va commencer à cracher ses premiers slammeurs avec une… “organisation” assez particulière. Les titres s’enchaînent, accompagnés de jets de fumée et entrecoupés des interventions du vocaliste en français, qui s’inquiète particulièrement de la hausse de l’obésité en France, mais qui a une solution toute trouvée : “Heureusement le Death Metal est là pour vous faire suer et éviter de devenir des gros porcs !”, et il nous demandera de faire… des jumping jacks. Merci, Sven, de t’inquiéter pour nous ! Je ne sais plus vraiment comment c’est arrivé, mais lorsqu’un ballon de plage gonflable a volé dans la pièce, je me suis dit que c’était vraiment un excellent show, et le son incroyable y est probablement pour quelque chose !

Setlist: Retrogore – Cadaverous Banquet – Bathos – Dreadbringer – Condemned to Rot – Brotherhood of Sleep – Death Cult – Insect Politics – Threading on Vermillion Deception – The Saw and the Carnage Done

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Revocation débute ensuite ce qui sera “le set le plus intelligent de la soirée” avec un jeu incroyablement propre et surtout technique à souhaits ! Réduits à un trio sans basse, les musiciens vont pourtant tout donner pour faire vivre leurs compositions, en particulier David Davidson (guitare/chant) qui n’hésite pas à venir faire ses solos sur les bancs disposés devant les premiers rangs, et qui harangue également la fosse en compagnie de son camarade Harry Lannon (guitare/chant). Bien que contraint par son instrument, Ash Pearson (batterie) reste souriant, assurant une base rythmique solide à ses camarades, qui n’hésitent pas à faire pleuvoir les notes en rendant hommage à leur dernier album Netherheaven, sorti il y a déjà presque deux ans. Voyant que le public reste statique, le frontman va lancer les hostilités avec une demande de circle pit, et c’est reparti pour la foire avec quelques slammeurs qui se réceptionnent avec une grâce absente, repartant après quelques séances de headbang dans la fosse. Le son est également très bien géré, et le groupe ne se laisse pas distraire des singeries du public ou de ce figurant déguisé en diablotin qui vient accompagner les guitaristes et haranguer une fois de plus la fosse, puis c’est avec le combo final Godforsaken / Of Unworldly Origin que le coup de grâce est donné, avec la salve d’applaudissements méritée !

Setlist: Diabolical Majesty – Nihilistic Violence – The Outer Ones – Madness Opus – Teratogenesis – Lessons in Occult Theft – Godforsaken – Of Unworldly Origin

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Carnifex n’est pas encore sur scène que les plus excités n’en peuvent déjà plus. Dès que le premier titre commence, l’intégralité de l’assemblée est prise dans cette tornade sauvage incontrôlable alimentée par les “you know how to circle pit” intempestifs et répétés de la part de Scott Lewis (chant). Les lumières chaotiques couplées aux poses étranges du vocaliste rendent le travail des photographes complexe, mais la foule semble prendre énormément de plaisir à manger les breaks écrasants et les riffs surpuissant du combo, allant même jusqu’à tenter de grimper sur scène dans la plus totale indifférence. Les seuls moments de répit salvateurs se trouvent entre les morceaux, période où le chanteur nous confiera se souvenir de leur tout premier show français en 2008 à ce même endroit, alors appelé La Locomotive, à l’occasion du Never Say Die!, ce qui réveillera chez une petite minorité des souvenirs. Bien que le nouvel album soit évidemment à l’honneur dans la setlist, le groupe la gère particulièrement bien, avec par exemple ces incroyables raz-de-marée de fureur que sont Hell Chose Me et Lie to My Face qui entretiennent l’engouement des fans tout en faisant remuer harmonieusement (toujours pas) la foule dans tous les sens. La scène est littéralement envahie de slammeurs, obligeant Cory Arford (guitare), Fred Calderon (basse) et Neal Tiemann (guitare) à se reculer vers Shawn Cameron (batterie) pour pouvoir jouer correctement, mais les musiciens semblent s’amuser de ces invasions incessantes qui dureront tout le long d’un show aussi gras que maîtrisé.

Setlist: Dark Days – Pray for Peace – Necromanteum – Hell Chose Me – Torn in Two – Heaven and Hell All at Once – Lie to My Face – Infinite Night Terror – Dark Heart Ceremony – Drown Me in Blood – Hatred and Slaughter – Slit Wrist Savior

Les quatre groupes de ce soir ne nous ont laissé aucun répit ! Que ce soit avec la mixture moderne groovy de Vexed, le Death/Grind inhumain d’Aborted, la technicité virulente de Revocation ou la sauvagerie de Carnifex, tout le monde en a eu pour son argent !

Merci à nouveau à Garmonbozia Inc. pour l’organisation de la soirée, ainsi que mes partenaires du soir, La Grosse Radio Metal pour m’avoir permis d’immortaliser le show !

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