Review 2158 : Replicant – Infinite Mortality

Replicant continue sa route avec un troisième album.

Deux ans et demi après son dernier contact, le groupe américain mené par Michael Gonçalves (basse/chant, Windfaerer, ex-Grimus), Peter Lloyd (guitare, ex-Dystrophy), James Applegate (batterie, Windfaerer, ex-Framework) et plus récemment Itay Keren (guitare/chant, Afar, Ossein, Windfaerer), dévoile Infinite Mortality, son troisième album, chez Transcending Obscurity Records.

Acid Mirror fait débuter l’album dans la lourdeur et la dissonance, incluant toujours plus de patterns saccadés à ses riffs chaotiques maîtrisés. Les parties vocales renforcent l’agressivité qui adopte quelques patterns Prog pour nous faire croire à un semblant de calme avant de lâcher moshparts ou solo torturé, puis des samples étranges nous mènent à Shrine to the Incomprehensible qui ne perd pas une seule seconde pour nous piétiner à son tour tout en incluant des harmoniques perturbantes. Le groove dévastateur combiné aux hurlements furieux va créer une véritable oppression dont le groupe se sert pour annihiler tout espoir de quiétude avant de laisser Orgasm of Bereavement frapper avec une nouvelle rythmique imprévisible qui alterne explosions massives et influences Old School vives. Le morceau est relativement court, à l’inverse de Reciprocal Abandonment qui va prendre le temps de développer ses guitares abrasives avant d’y intégrer des frappes brutes et assommantes ou des patterns accrocheurs, mais également une courte pause avant de s’enflammer à nouveau sur le final qui nous mène à SCN9A. Cet interlude d’une minute trouve tout de même le moyen de faire croître l’angoisse avant de passer à l’agressive Pain Enduring et à ses passages inquiétants rapidement rattrapés par une violence étouffante, à laquelle les harmoniques sombres se mêlent naturellement. Les solos seront légèrement plus planants à l’inverse de Nekrotunnel où les leads déchirants accompagnent d’abord les parties vocales sauvages puis une approche plus imposante avant que le morceau ne prenne fin pour laisser la courte Dwelling on the Threshold nous molester. La chanson intègre tout de même quelques parties vocales intrigantes et brumeuses, mais elle laissera Planet of Skin, une composition de neuf minutes, nous clouer au sol avec des sonorités aussi dérangeantes que grandioses, recréant à nouveau ce sentiment menaçant d’insécurité permanente pendant que les riffs déferlent sur nous grâce à des patterns Prog et des influences Death/Doom avant de nous relâcher.

Infinite Mortality est comme une plongée dans une mare de vase sombre peuplée d’êtres difformes et agressifs dont le seul but est de se lancer sur vous à corps perdu et de manière très désordonnée. Replicant retranscrit parfaitement cette horreur.

85/100

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