Sentez le retour d’High on Fire.
Créé en 1998 par Matt Pike (guitare/chant, Sleep, Pike vs the Automaton), le projet compte aujourd’hui sur Jeff Matz (basse, Mutoid Man) et Coady Willis (batterie, Big Business, ex-Melvins) pour sortir Cometh the Storm, son neuvième album, chez MNRK Heavy.
L’album débute avec le son épais et groovy de Lambsbread, un titre énergique auquel les cris de Matt s’intègrent naturellement, complétant le mélange agressif. Un passage légèrement plus lent nous permet de respirer avant la dernière vague qui nous mène droit à l’écrasante Burning Down, où les influences Stoner chaleureuses côtoient la saturation abrasive, laissant même quelques leads fumeux s’insérer dans la rythmique grasse. Le groupe continue avec Trismegistus, morceau dont l’introduction sonne déjà plus énergique et qui va confirmer par la suite son approche plus sauvage, puis Cometh The Storm, le titre éponyme, développe un son plus entêtant et aérien couplé à des percussions entraînantes et des parties vocales parfois effacées. Karanl?k Yol nous offre un interlude instrumental en dévoilant des influences orientales dansantes qui s’adaptent curieusement bien à l’atmosphère éthérée de l’album, mais la saturation revient dès que Sol’s Golden Curse débute, revenant à ce groove étouffant bardé d’harmoniques grésillantes. On découvre des influences Hardcore motivantes dans The Beating, la courte composition suivante, qui vient dynamiser le son des américains, puis Tough Guy revient à un rythme plus lent et oppressant tout en conservant ces leads un peu fous qui donnent une touche déjantée à ses riffs. Lightning Beard va faire une sorte de mélange des deux compositions précédentes, créant un son vif et vindicatif tout en jouant sur la saturation brute avant de s’apaiser à nouveau pour Hunting Shadows où les mélodies redeviennent plus planantes, s’autorisant parfois une pointe de technicité. Un solo inspiré nous accompagne sur la fin du morceau, puis c’est avec Darker Fleece, la très longue dernière composition, que le groupe tisse lentement sa toile de saturation, d’abord avec une guitare aux influences Drone, puis avec tous les instruments qui construisent cette prison sonore dans laquelle parties vocales puissantes et harmoniques tranchantes se relaient avant de finalement ralentir.
Je n’ai jamais été déçu des projets de Matt Pike, et autant dire que j’attendais avec impatience la nouvelle sortie d’High on Fire. Sans surprise, Cometh the Storm nous écrase au sol et nous roue de coups sans ménagement, tout en nous autorisant quelques pauses bienveillantes. Une pure merveille.
95/100