Review 2171 : Folterkammer – Weibermacht

Lever de rideau pour Folterkammer.

Après un premier album fin 2020, le groupe composé d’Andromeda Anarchia (chant), Zachary Ezrin (guitare, Imperial Triumphant), Darren Hanson (guitare), Brendan McGowan (batterie, Coffin Sore, Papacy, Godless Tyrant) et Laurent David (basse) signe chez Century Media Records pour la sortie de son deuxième album, Weibermacht.

Le groupe débute avec la provocante Anno Domina, une composition où la voix sombre et opératique de la vocaliste arpente des riffs accrocheurs doublés d’orchestrations lentes et majestueuses. Tout dans ce titre sonne aussi cohérent qu’étrange, comme ce break baroque suivis de claquements de fouets avant de laisser place à l’inquiétante Leck Mich! où chant clair et grognements cohabitent sous une rythmique efficace et parfois plus virulente, notamment sur les refrains. Les influences Old School rejoignent sans mal les claviers avant de s’apaiser sur Die Unterwerfung, où l’introduction calme nous autorise un moment de répit avant que la saturation ne réaffirme son autorité aux côtés de la vocaliste qui mène les vagues de fureur comme bon lui semble avant de faire cesser le son net. Kuess mir die Fuesse s’avance par la suite, nous entourant peu à peu dans ce linceul opaque et mélancolique avant de l’enflammer périodiquement pour donner vie à l’agressivité et au mystère. La composition est relativement longue, permettant au groupe de tisser son atmosphère pesante qui finit par devenir terrifiante sous les cris en allemand, mais Algolagnia temporisera en présentant ses mélodies entêtantes sous une base lourde avant que la banshee ne revienne hanter la composition. Le son reste très rythmé, suivant les embrasements de cette macabre pièce de théâtre qui rejoint la tranchante Herrin der Schwerter et ses patterns plus imposants qui rencontreront des choeurs infernaux pour compléter la douceur habituelle. Nouveau moment de douceur pour dévoiler Das Peitschengedicht, mais la poésie deviendra rapidement plus vindicative et dévoilera toute l’étendue de son contraste sous un blast impénétrable, puis l’album prend fin avec Venus In Furs, une surprenante reprise de The Velvet Underground que le groupe s’approprié à la perfection, non sans conserver des accents psychédéliques.

Une fois la surprise de ses accents théâtraux passée, Folterkammer n’aura aucun mal à nous captiver et à nous maltraiter à sa guise. Weibermacht adopte les codes du Black Metal, du Metal Symphonique et du BDSM pour les nouer avec précaution.

85/100

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