Review 2173 : DOOL – The Shape of Fluidity

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DOOL n’a pas changé.

Après avoir pris le temps quatre ans pour le composer, le groupe mené par Raven van Dorst (chant/guitare, The Nest), Nick Polak (guitare), Omar Iskandr (guitare), Vincent Kreyder (batterie) et JB van der Wal (basse) dévoile The Shape of Fluidity, son troisième album, chez Prophecy Productions.

L’album débute dans la douceur avec Venus in Flames, qui présente d’abord une mélodie relativement apaisante, suivie de la voix de Raven, qui va mettre le feu aux poudres et invoquer la rythmique accrocheuse. Les harmoniques entêtantes volent habilement autour des vagues de saturation qui vont finalement ralentir avant de déboucher sur Self-Dissect où le son s’assombrit et devient plus menaçant, créant des patterns intrigants, voir même oppressants pendant que la voix nous envoûte. Les relents Post-Rock planants pacifient le son, qui nous mènera après un solo à The Shape of Fluidity, la composition éponyme, qui dévoile naturellement ses tonalités lancinantes avant de les alourdir sans prévenir. On se sent comme flotter dans la rythmique capricieuse, presque bercé par les passages les plus calmes avant de dériver sur Currents, une sorte d’interlude inquiétant de deux minutes qui progresse jusqu’à Evil in You et ses riffs contrastés mais extrêmement efficaces, surtout lors des refrains. Malheureusement, la composition est un peu courte, et elle laisse rapidement place à House of a Thousand Dreams qui nous captive à nouveau grâce à sa douceur et ses violons, puis qui devient plus mystérieuse lorsque la deuxième voix apparaît, beaucoup plus profonde. Les riffs vont régulièrement s’enflammer puis donner naissance à la lourde Hermagorgon qui nous assomme autant qu’elle nous fascine tout en laissant ses mélodies planer au sein de ce morceau majestueux qui passe d’apathie à éruptions massives en un rien de temps. Le groupe retrouve un semblant de quiétude avec Hymn for a Memory Lost, qui utilise sa lenteur pour nous capturer dans ses filets grâce à une approche obsédante où la voix changeante associée aux riffs réguliers retranscrit parfaitement la mélancolie, qui va également déteindre sur The Hand of Creation pour refermer l’album avec cette touche énigmatique où chaque instrument participe au tissage de ce voile brumeux avant de le laisser s’embraser pour un final intense.

DOOL possède un son unique. Avec The Shape of Fluidity, les musiciens explorent à nouveau leur approche aérienne entre Doom, Post-Metal et Metal Progressif, créant des mélodies inoubliables qui nous laissent un véritable sentiment de manque.

95/100

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