Review 2185 : Dystopia – De Verboden Diepte I: Veldslag op de Rand van de Wereld

Dystopia sème à nouveau le chaos.

Après deux démos en 2006 et 2007, le groupe bascule du Thrash au Black Metal en 2011, année de sa renaissance. En 2024, Cees de Wit (batterie, Pulverised), Dennis Onsia (chant/guitare, Pulverised), Rick Jongman (guitare/chant) et Thomas Cochrane (guitare/basse/trompette/trombone, Vetrar Draugurinn, ex-Ancient Rites) annoncent leur signature chez Immortal Frost Productions, et la sortie de leur quatrième album, De Verboden Diepte I: Veldslag op de Rand van de Wereld.

Ce nouvel album débute avec Dood Van De Wachters et ses premiers instants effrénés qui témoignent à la fois de la puissance des riffs, mais également de cette touche de folie imprévisible qui sévit dans les leads, et surtout dans les cuivres. Les grognements s’ajoutent au mélange tranchant tout en s’effaçant pour laisser les instruments à vent donner au morceau une atmosphère étrange, qui reprend vie grâce à un chant presque clair puissant qui nous fait plonger plus profondément dans l’atmosphère intrigante, puis c’est avec la dernière éruption que nous rejoignons Giftige Woorden. D’abord très brute, la composition ne manquera pas de faire une place à ces harmoniques aériennes dissonantes ainsi qu’aux parties imprévisibles mais agressives qui lui donnent une identité unique, tels que les choeurs majestueux ou les break aux racines Prog. Le son s’enflamme à nouveau pour se noyer dans le Black/Doom avec une voix surprenante, puis il s’efface pour permettre à Eerst Enkelen, Toen Honderden, Toen Duizenden de nous envoûter avec son introduction planante mais inquiétante qui s’alourdit sans prévenir. Les vocalistes se relaient et se répondent pour faire vivre l’angoisse, créant un véritable vortex de terreur qui nous aspire avant que la batterie ne fasse accélérer le mélange pour qu’il devienne plus accessible et accrocheur tout en accentuant le côté saccadé, puis c’est avec des sonorités froides que les musiciens se lancent dans De Val, le dernier titre, qui combine habilement agressivité et parties plus lentes. Le rythme change énormément au cours des huit minutes, passant de riffs Old School cinglants à des parties beaucoup plus avant-gardistes et inattendues que le groupe développe de manière relativement naturelle, confirmant cette patte incomparable jusqu’aux derniers instants.

N’attendez pas de Dystopia qu’ils jouent un Black Metal cadré et normé comme nombre de formations le font déjà. Si De Verboden Diepte I: Veldslag op de Rand van de Wereld sait se conformer à ce style, l’album se démarque par son ambiance inimitable et ses touches imprévues qui forgent définitivement l’identité du groupe.

85/100

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