Review 2261 : Alcest – Les chants de l’aurore

Day 2 - 3 - Alcest

Alcest accompagne le début de l’été.

Créé en 1999 par Neige (ex-Amesoeurs, ex-Lantlôs…), puis complété par le batteur Winterhalter (ex-Amesoeurs, ex-Les Discrets), le groupe dévoile en 2024 Les chants de l’aurore, son septième album, chez Nuclear Blast.

Indria et Zero assurent respectivement la basse et la guitare en live.

L’album débute très progressivement avec Komorebi, un titre qui suscite l’émerveillement et qui va naturellement nous faire rentrer dans cette contemplation de la musique, avec l’aide des parties vocales aériennes. Le blast en arrière-plan alimente le contraste du morceau, mais le son devient rapidement plus sombre avec L’Envol, composition plus étouffante que la précédente, mais qui joue une fois de plus avec de superbes harmoniques cristallines comme sur ce long break lancinant qui mène aux premiers cris de l’album, puis à une outro planante. L’approche saturée pesante revient avec Améthyste, où cris et chant clair se complètent habilement, mais on sent que les ténèbres gagnent du terrain sur ce morceau car malgré le break vaporeux et apaisant, c’est la saturation qui nous accompagnera jusqu’à Flamme Jumelle où les tonalités lumineuses reviennent en force. De rares éruptions de violence viennent parfois troubler la quiétude du chemin, puis nous retournons à la sérénité avec Réminiscence, court titre où claviers et choeurs nous bercent quelques temps. La musicienne japonaise Haruna Nakaie nous propose quelques mots pour présenter L’Enfant de la Lune, puis elle accompagnera le duo dans sa fureur retrouvée avec son viole de gambe qui crée une diversité dans les riffs et leur donne une toute autre couleur jusqu’à ce que des grésillements ne viennent y mettre fin. Pour clore son album, le groupe a choisi de nous proposer leur interprétation du poème L’Adieu de Guillaume Apollinaire, auquel ils donnent d’abord un son pur et mélancolique fait de quelques notes qui volent, et qui seront rejointes par une pointe de saturation et de choeurs, avant de finalement s’éteindre au loin.

Alcest a toujours navigué entre les influences, et s’est forgé une identité inimitable qui donne à Les chants de l’aurore sa touche vaporeuse, presque irréelle. Cet album est un véritable hymne à l’apaisement et à la contemplation que je ne peux que vous recommander.

95/100

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