Drift Into Black marche vers son cinquième album.
Deux ans ont passé depuis la sortie de leur dernier opus, mais Craig Rossi (guitare/chant/claviers, ex-Grey Skies Fallen), Paul LaPlaca (basse, ex-Spiritual Sickness) et Klemen Markelj (batterie, Obidil, Bipolar Disorder) sont loin d’être restés inactifs, puisqu’ils annoncent déjà la sortie de Voices Beneath the Rubble, chez Black Lion Records.
L’album s’ancre immédiatement dans la noirceur avec The Horns of Despair, une longue introduction inquiétante qui fera intervenir une voix féminine pour nous envoûter pendant que la rythmique nous mène vers In Turmoil où les riffs deviennent plus agressifs. Les parties vocales mystérieuses rejoignent les harmoniques entêtantes ainsi que divers claviers qui façonnent le morceau en lui donnant parfois quelques touches modernes avant que The Great Machine n’offre une approche plus saccadée tout en restant pesante et relativement sombre, avec quelques passages plus énergiques. Voices Beneath The Rubble, le titre éponyme, prend la suite avec cette touche plus complexe et travaillée tout en développant sa mélancolie apaisante accompagnée par moments d’un violon, mais le son ralentira avant de céder sa place à Last Hope où pessimisme et éléments lumineux se côtoient le temps d’une danse alanguie et enivrante. On reviendra un peu à la violence avec Forever King, où les claviers énigmatiques fleurissent à nouveau dans la rythmique oppressante, recréant ce contraste avec les moments majestueux que l’on retrouve aussi sur Blood Storm, composition dont l’atmosphère angoissante grandit presque imperceptiblement grâce à ses leads froids et emmêlés. What’s Left in the Fire adopte un son beaucoup plus épuré mais maussade, fait d’abord d’un piano répétitif, puis les voix s’y greffent et nous mènent vers les autres instruments, d’abord timides puis beaucoup plus affirmés. L’intensité se coupera un temps puis reviendra pour nous orienter vers Turning of The Tide qui pioche dans des influences beaucoup plus Old School mais aussi des pointes de Metal Progressif pour tisser une toile unique avant de laisser la douce December refermer l’album avec sa quiétude qui semble infinie, abritant quelques voix et harmoniques dissonantes qui précèdent le point d’orgue final.
Drift Into Black s’autorise toujours plus de nuances pour faire de son Doom un son unique aux multiples influences. Voices Beneath the Rubble ira jusqu’à emprunter au Prog pour façonner ses riffs et leur donner un relief intéressant.
80/100