Nouvelle percée pour Firtan.
Deux ans après sa dernière production, le groupe composé de Phillip Thienger (chant/guitare/claviers, ex-Anwar), Oliver König (basse/chant, Finsther Thron, Maersung, Finsterforst en live), David Kempf (batterie, Profanity, Algetic, ex-Zerfall), Chris S. (guitare, ex-Ichorid) et Klara Bachmair (violon) dévoilent Ethos, leur quatrième album.
Markus Stock (Empyrium, The Vision Bleak…), responsable du mix et mastering, y joue également du dulcimer en plus de faire quelques choeurs.
C’est avec Hrenga que les musiciens nous laissent pénétrer dans leur noirceur, d’abord avec une introduction brumeuse, puis avec une rythmique lancinante où ils accueillent J.J. (Harakiri for the Sky, Karg) pour un duo vocal viscéral. Le son nous étouffe jusqu’à une courte accalmie qui ne sert qu’à tempérer l’oppression qui revient avant de céder sa place à Zores et à sa fureur immédiate d’où sortent les rugissements intenses, mais également des harmoniques inquiétantes mais mélodieuses qui tempèrent l’atmosphère avec l’aide du violon. Contra Vermes dévoile une touche de dissonance aérienne qui s’allie parfaitement à la déferlante, mais également une pointe de douceur bienvenue qui nous permet de respirer avant que le son ne devienne plus imposant, puis c’est dans la quiétude que Arkanum nous autorise à continuer notre chemin pour rencontrer des riffs majestueux. Bien qu’extrêmement lourds, ils restent mélancoliques même lorsque les vociférations puissantes sont à l’oeuvre avant que le violon ne fasse s’embraser la rythmique pour un final explosif, puis c’est avec une approche Old School saisissante que Wermut hoch am Firmament nous surprend en déboulant à toute allure, accueillant L.G. (Ellende). On notera tout de même un moment plus lent complété par des murmures avant de reprendre sa vitesse morbide initiale en rejoignant Moloch qui reste sur une dynamique relativement similaire tout en créant plus de moments apaisants, rendant la charge assez mystérieuse. Le final confirme cette aura obscure que l’on retrouvera sur Ruakh et ses premiers instants envoûtants qui se transforment en ouragan violent, mais qui sait également proposer des passages plus aériens ou mêler les deux pour alimenter son ambiance unique, qui devient à nouveau plus brumeuse sur Komm herbei, schwarze Nacht. La composition s’oriente naturellement vers des teintes pesantes mais entêtantes que l’on doit aux guitares dissonantes bien que relativement douces, si bien que la progression finale devient terrifiante avant que Wenn sich mir einst alle Ringe schließen ne referme l’album entre claviers et violon mélodieux.
La magie sombre de Firtan opère à nouveau sans mal sur Ethos, qui n’hésite pas à nous envelopper dans les ténèbres pour nous émerveiller. Les musiciens savent exactement quoi faire pour capter notre attention tout en délivrant une performance intense à chaque instant.
95/100