Review 2390 : Ingurgitating Oblivion – Ontology of Nought

Venez vous faire ensevelir par Ingurgitating Oblivion.

Créé en 1997 sous le nom Of Trees and Orchids, le groupe sort deux albums puis change de nom pour marquer la sortie d’un nouvel EP. Mené par Florian Engelke (guitare/chant), accompagné par Norbert Müller (guitare, Neithan) et Lille Gruber (batterie, Defeated Sanity, ex-Cenotaph) et Giulio Rimoli (basse, Bedsore, Deadborn, ex-Black Therapy), le groupe dévoile en 2024 Ontology of Nought chez Willowtip Records.

Le groupe crédite également Tom « Fountainhead » Geldschläger (ex-Cerebric Turmoil, ex-Obscura, live pour Belphegor) à la guitare, Silke Farhat et Mehdi Lachini pour les voix parlées, Ava Bonam au chant, Chris Zoukas (Violent Definition, Mentally Defiled, Sacral Rage) à la basse, Céline Voccia au piano, Daniel Agi à la flûte ainsi que Jan Ferdinand aux guitares et à la flûte.

L’imbroglio musical démarre dès Uncreation’s Whirring Loom You Ply with Crippled Fingers, où une quiétude inquiétante nous attend, accueillant finalement une voix samplée en français, puis l’apocalypse grâce à la saturation et aux racines Death Metal. Les passages calmes ne sont absolument pas reposants à cause de la dissonance et de la noirceur du son, mais les musiciens reviennent très régulièrement proposer leur violence déchirante pour alimenter le mélange surprenant avant de laisser place aux notes planantes de To Weave the Tapestry of Nought. Comme on s’en doutait, le moment de flottement est de courte durée, puisque les sonorités étouffantes reviennent très régulièrement, alternant leads torturés, hurlements caverneux, frappes millimétrées, mais également des influences Jazz relativement douces dans lesquelles quelques touches de chaos se glissent, attendant la prochaine déferlante. Le morceau se finit dans un silence angoissant, mais il est rapidement suivi par The Blossoms of Your Tomorrow Shall Unfold in My Heart qui nous intrigue d’abord avec ses quelques notes, puis qui nous écrase et nous piétine sans ménagement avec une atmosphère ténébreuse oppressante, en particulier lorsque les voix se multiplient. Une chorale nous guide jusqu’au final silencieux, puis …Lest I Should Perish with Travel, Effete and Weary, as My Knees Refuse to Bear Me Thither nous captive à nouveau, laissant Florian utiliser un bol chantant tibétain pour succéder à un duo vocal aux teintes Prog, et bien que la saturation réapparaisse de temps à autre, ce morceau est de loin le plus calme de tous, mais aussi le plus court, et il laisse place à The Barren Earth Oozes Blood, and Shakes and Moans, to Drink Her Children’s Gore, qui est probablement le titre le plus contrasté et torturé des cinq. Toutes les ambiances y passent, de la plus suffocante à la plus étrange, mais le groupe ne semble s’être fixé aucune limite dans son anarchie, et il se plaît à enchaîner légèreté, violence effrénée et sons cosmiques aux harmoniques déstructurées jusqu’aux derniers instants de cette création imposante.

Ingurgitating Oblivion est un projet impressionnant. Bien que je ne connaissais pas son nom, le groupe m’a immédiatement marqué avec sa puissance créatrice et sa fougue, qui se ressent dans chaque sursaut d’Ontology of Nought. L’oeuvre est bluffante, mais elle ne plaira pas à tout le monde.

90/100

English version?

One thought on “Review 2390 : Ingurgitating Oblivion – Ontology of Nought

Laisser un commentaire