Quelques questions à Spellbound et NKS, respectivement vocaliste et guitariste du groupe occitan Aorlhac, à l’occasion de la réédition de leur Trilogie des Vents.
Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Comment pourrais-tu présenter le groupe Aorlhac sans utiliser le terme “Black Metal” ?
Spellbound (chant) : Salut et merci à toi pour tes questions. Je n’ai jamais vraiment aimé catégoriser notre musique ou la musique de manière générale et dans tous les cas nous ne faisons pas du Black Metal pur jus, surtout si on s’en réfère aux codes qui ont pu bâtir ce style à la base. Comme nous échappons à pas mal de standards et qu’Aorlhac joue beaucoup selon ses propres règles, je pense pouvoir simplement dire que nous faisons du Metal Extrême avec un côté épique/mélodique et historique. Bien entendu nous sommes quand même affiliés de près ou de loin à cette scène, mais c’est sûrement un peu réducteur de nous coller cette étiquette.
Aorlhac est le nom de votre ville d’origine en occitan, pourquoi avoir choisi ce nom lorsque le groupe a débuté ? Qu’est-ce qui vous a poussé à parler de votre ville, et plus largement région d’origine ?
Spellbound : La plupart des membres ou anciens membres fondateurs du groupe sont issus de la région voire carrément d’Aurillac même. Comme la volonté de base et le but premier de ce projet était de mettre en avant notre patrimoine régional au travers de nos thèmes et de notre musique, ça faisait sens de directement appeler le groupe par le nom de la ville qui l’a vu naître, tel un hommage à notre terre natale et aux temps anciens.
Les Acteurs De L’Ombre ont annoncé la réédition de votre “trilogie des vents”, À la croisée des vents, La cité des vents et L’esprit des vents. Comment vous sentez-vous par rapport à cette annonce ?
Spellbound : C’est une très bonne nouvelle pour les fans autant que pour nous, les premiers efforts du groupe étant écoulés depuis un moment et donc plus vraiment disponibles sur le marché, c’est une initiative louable de la part du label et cela satisfera probablement pas mal de collectionneurs, les objets étant très beaux !
NKS (guitare) : C’est un projet qui nous tenait à cœur depuis longtemps, étant sorti à l’époque sur d’autres labels ; le premier ayant d’ailleurs cessé toutes activités ; avec en plus des contraintes d’artwork c’était un chantier assez conséquent ! Au final notre patience a été plus que récompensée avec un énorme travail de la part de LADLO !
Les albums ont bien entendu été remasterisés, quelles différences y voyez-vous en tant que groupe par rapport aux sorties d’origine ?
Spellbound : Il y a eu un travail de mastering de la part de Ben Lesous (B-Blast Records) mais cela ne change pas non plus radicalement le son dans un sens ou dans un autre. C’était plus pour réajuster un peu le tout et essayer de se mettre à jour, la différence reste minime et peu perceptible par rapport aux originaux. Dans tous les cas, le but était de pouvoir rendre disponible nos anciens albums et non de ré-enregistrer ou changer le son donc ce n’est pas vraiment un sujet.
Avec le temps et l’expérience, est-ce qu’il y a des choses que tu souhaiterais changer par rapport au processus créatif et d’enregistrement de l’époque ? Quelles évolutions perçois-tu dans ton processus créatif ?
NKS : Notre approche a naturellement évolué depuis nos débuts en 2007, comme beaucoup de groupes, nous avons enregistré nos deux premiers albums avec les moyens du bord et peu d’expérience en termes de production. Pour autant, comme l’a dit Spellbound, les refaire maintenant avec notre processus et nos connaissances actuelles donnerait un résultat bien différent certes, mais certainement peu cohérent au final en spontanéité ! La maturité est arrivée pendant l’enregistrement de L’Esprit des Vents, depuis cet album nous avons une idée assez précise de toute la chaîne créative : ce que le mixage peut magnifier, là où les arrangements sont nécessaires pour apporter de la profondeur, le matériel nécessaire afin d’avoir telle couleur, le placement des micros, etc… Au-delà de tous ces aspects, nous avons aussi la chance aujourd’hui de pouvoir enregistrer avec des musiciens confirmés et pleinement investis dans le projet.
On constate une véritable évolution, autant au niveau du chant que des compositions à travers ces trois albums. Comment décrirais-tu la progression du groupe à travers ces albums ?
Spellbound : Il y a une très nette évolution si tu pars du début de notre discographie jusqu’à ce que nous sommes capables de faire aujourd’hui. A l’époque de A la croisée des vents et de La cité des vents, nous étions jeunes. Je suis rentré dans le groupe en tant que vocaliste sans expériences particulières, vers mes 19/20 ans. Nous avons grandi et appris ensemble au fil des années et c’est ce qui est intéressant. Nous ne renions pas le passé bien au contraire et nous pouvons nous retourner avec fierté sur ce que nous avons pu accomplir, sinon ces rééditions n’auraient pas eu lieu mais voilà, il y avait ce côté très fougueux, artisanal voire même bancal sur nos deux premiers disques. Nous faisions vraiment avec les moyens du bord, il y avait peu de musiciens dans le Cantal à l’époque, nous avions donc ce noyau dur à trois et nous faisions avec. NKS n’était même pas vraiment batteur, pour autant il avait quand même enregistré les parties de batterie sur les deux premiers albums. Aujourd’hui nous sommes bien loin de ça car nous nous sommes évidemment perfectionnés dans tous les domaines. Mais c’est une vraie évolution à laquelle l’auditeur assiste lorsqu’il prend notre travail depuis le début de l’aventure. Je pense que c’est un aspect intéressant de notre parcours et du parcours naturel de la plupart des groupes : grandir, s’améliorer, garder son univers tout en essayant de se renouveler, ce sont des défis inspirants et intéressants. Du coup, la véritable évolution se ressent à partir de la seconde moitié de notre discographie, à savoir L’esprit des Vents et Pierres brûlées, nos deux derniers bébés. Il y a vraiment un gouffre selon moi entre ces deux disques et les deux premiers. Meilleures productions, meilleur niveau technique global, nouveaux musiciens, nouveau label…
Entre À la croisée des vents et L’esprit des vents, dix années se sont écoulées. Le groupe a subi divers changements de line-up ainsi qu’une pause de sept ans. Comment ces évènements vous ont-ils affectés à l’époque ?
Spellbound : Il y a eu cette coupure discographique de dix ans et sept ans sans concert oui, ce qui avec le recul me paraît énorme en fait… C’est long dix ans quand même ! Ça n’a pas paru si long que ça sur le moment et Aorlhac ne fait de toute façon jamais rien dans la précipitation ou sous la contrainte de quoi que ce soit. Ça va avec cet état d’esprit qu’a NKS, moi beaucoup moins. Patience, recul, discipline et là-dessus il m’aide parfois à calmer le jeu et à apprendre à faire les choses plus posément. Ce sont des événements qui nous ont tous affectés à différents niveaux mais ça va dans le sens de l’histoire du groupe et c’est ainsi.
NKS : Le premier changement significatif de line-up est survenu après le départ d’Ash en 2012, étant l’un des membres fondateurs et architecture du concept de la trilogie des vents, son retrait du groupe a été un symbole fort qui nous a indirectement davantage impliqué avec Spellbound. Les autres mouvements étant liés à des membres “lives” n’ont pas eu d’effets majeurs sur le groupe malgré leurs investissements respectifs.
Concernant la pause entre 2010 et 2017, qu’est-ce qui l’a déclenchée ? Et qu’est-ce qui vous a poussés à revenir sur scène et en studio ?
Spellbound : Je pense que cette pause venait surtout de moi. Je n’ai jamais voulu saboter quoi que ce soit, loin de là et le groupe commençait déjà à très bien marcher à l’époque, mais je ne me sentais pas capable d’assumer tout ça je crois. Tout allait assez vite, nous commencions à tourner pas mal, et cet aspect précis ne me plaisait pas vraiment à l’époque. Je ne me sentais pas à l’aise dans l’univers assez particulier des concerts. Comme j’ai décidé d’arrêter les lives, malheureusement je pense qu’une certaine impulsion s’est brisée à ce moment-là, sur le global du groupe. Chacun a continué sa vie, nous nous sommes plus ou moins éloignés géographiquement, j’ai pas mal vagabondé ces années-là, puis l’envie est revenue et NKS et moi avons donc décidé de nous remettre au boulot. Je pense d’un côté que cette longue pause a eu des aspects bénéfiques pour Aorlhac. Nous sommes revenus plus matures, plus forts et plus déterminés que jamais pour continuer à écrire l’histoire de notre projet. Désormais – et depuis maintenant quelques années – le groupe est très actif tant niveau concerts qu’albums et la machine est relancée pour de bon, et c’est un pur plaisir.
Je sais que c’est une question difficile, mais est-ce que tu as un morceau préféré sur ces trois albums ? Ou celui qui t’a le plus marqué avec les années ?
Spellbound : Je pense être assez incapable de répondre à cette question haha, même si je pense pouvoir dire que j’ai un attrait tout particulier pour les deux dernières productions du groupe. La révolte des Tuchins est un titre vraiment spécial je trouve dans l’histoire du groupe, car c’est le premier titre à avoir vu la lumière du jour quand nous avons pu signer avec Les Acteurs De L’Ombre Productions. Il a donc une saveur particulière pour moi, en plus d’être probablement un de nos titres les plus plébiscités par ceux qui nous suivent.
NKS : Pour ma part, j’ai deux titres en tête, le premier serait La Guillotine est fort expéditive car c’est le tout premier titre d’Aorlhac mais surtout parce qu’il contient tout ce qui fait la recette du groupe. Le deuxième serait L’ora es venguda car il était à l’époque un vrai challenge en termes de technicité, de mise en place et de musicalité.
Vous avez également travaillé en collaboration avec Les Acteurs De L’Ombre sur un pack regroupant les trois opus, que ce soit en CD ou en vinyle. Comment est né cet artwork spécial ? Quelles ont été les étapes de sa conception ?
Spellbound : Perso j’ai suivi tout ça d’assez loin, le label et NKS ayant très bien gérés tout le processus. Je pense que regrouper ces trois premiers albums en un seul et même coffret est une idée qui fait sens. Je tiens à remercier tout particulièrement Chloé Naudin, graphiste au sein du label qui a été d’une aide précieuse sur toute la partie conception/graphisme, avec en plus un vrai travail de fond, sur les recherches, les thématiques. Il y a un très gros travail visuel sur ces rééditions et il n’était pas forcément simple de recréer tout un univers cohérent tout en respectant la trame globale. Il y avait également pas mal de contraintes techniques mais tout a été solutionné en temps et en heure. Nous sommes donc hyper satisfaits.
À la croisée des vents contient trois titres bonus, un que l’on retrouvait sur la démo La chronique des vents, ainsi que les deux du split La maisniee du Maufe – A Tribute to the Dark Ages, pourquoi avez-vous choisi de les inclure à l’EP ?
Spellbound : En fait les deux titres du split La Maisniee du Maufe correspondaient plus à l’époque de La cité des vents et devaient initialement se retrouver sur la réédition de celui-ci, mais pour des contraintes diverses nous avons dû plutôt les rattacher à la réédition du premier album. Tant pis, et même si cela manque de cohérence en termes de temporalité, au moins ces titres sont présents. L’idée c’était de pouvoir les remettre en avant car ce ne sont pas forcément des titres très connus du groupe. Pour autant, nous tenions à ce que le maximum de chansons que nous avions pu enregistrer se retrouvent sur ces skeuds.
Quels sont les plans pour la suite d’Aorlhac? Travaillez-vous déjà sur une suite à votre dernier album ?
NKS : Comme tu l’as peut-être vu, notre nouveau batteur Zweihänder termine d’apprendre la setlist, nous avons pour ambition d’effectuer quelques dates assez rapidement avec pourquoi pas, quelques anciens titres des rééditions ! Et pour ne rien te cacher, nous travaillons en parallèle sur la suite discographique !
J’ai pour ma part pu vous voir plusieurs fois sur scène, comment vivez-vous un concert d’Aorlhac ? Est-ce que vous avez une sorte de “rituel” ou d’habitude avant de monter sur scène ?
Spellbound : Oui nous avons nos petits moments à nous avant de monter sur scène bien évidemment, mais rien de bien intéressant à raconter à ce niveau-là. Nous sommes surtout très concentrés (et pour ma part souvent bien stressé) et nous essayons de nous détendre le plus possible avant de monter sur scène. Il y a bien entendu le passage obligatoire de la gorgée de Jack Daniel’s histoire de se motiver ! Nous vivons toujours un concert Aorlhac de manière intense. L’énergie brute et le côté Punk ressortent pas mal quand nous nous produisons en live, il se passe toujours quelque chose sur scène et en dehors, et nous avons en général une très bonne interaction avec le public. Nous avons désormais la chance de pouvoir jouer dans des supers salles et de supers festivals, on profite donc à fond de chaque opportunité qui nous est offerte.
Le groupe a récemment recruté de nouveaux musiciens, comment s’est fait ce choix et comment se sont-ils intégrés au groupe ?
Spellbound : Oui, malheureusement il arrive parfois que les membres ne soient plus sur la même longueur d’onde et il nous est arrivé quelques fois ces dernières années de devoir repenser le line up live. Le choix s’effectue toujours sur deux aspects : le côté humain et le côté technique/musical. Il se trouve que suite aux départs consécutifs de Simon et Xavier, nous avons enclenché des recherches et Lenos, notre nouveau guitariste, s’est parfaitement intégré au groupe, en plus d’avoir un excellent niveau dans son domaine. Gus, notre nouveau batteur, est dans les environs d’Aurillac, ça faisait donc sens de l’intégrer au projet. Nous sommes donc désormais parés pour la suite des événements.
Est-ce qu’il y a des musiciens ou artistes avec lesquels tu souhaiterais collaborer dans le futur ?
Spellbound : J’aime beaucoup l’idée des featurings et je mets ça en pratique régulièrement au sein de mon projet Jours Pâles. Sincèrement, j’ai déjà eu la chance de travailler avec à peu près tous les artistes avec lesquels je rêvais de pouvoir collaborer et il y en aurait trop pour tous les citer ! Je ne ferme jamais la porte à une invitation sur un projet ou à moi-même demander une participation sur le mien, mais dans le cadre d’Aorlhac je crois savoir que NKS n’aime pas vraiment faire rentrer du nouveau monde dans le groupe et sincèrement c’est très bien comme ça.
NKS : Pour compléter, je préfère travailler avec un collectif réduit, je pense que dans le line-up actuel nous avons toutes les qualités nécessaires pour le prochain album, si au final il nous manque par exemple un instrument trad qui nécessite un musicien extérieur, pourquoi pas ? Mais honnêtement je suis convaincu que nous avons déjà tout ce qu’il faut !
Pensez-vous organiser des concerts spéciaux pour promouvoir la sortie de la trilogie des vents ?
Spellbound : Nous travaillons sur un set précis depuis quelques mois pour la reprise des concerts l’année prochaine et la question ne s’est pas encore vraiment posée, mais il est effectivement possible que nous reprenions d’anciens titres à l’avenir pour évoquer le passé et rendre hommage à cette belle réédition.
C’était ma dernière question, je te remercie pour ta disponibilité, et je te laisse les mots de la fin !
Spellbound : Merci pour tes questions et j’espère que cette réédition permettra au public de se plonger ou se replonger dans l’histoire du groupe. A bientôt sur les routes.
A few questions to Spellbound and NKS, respectively vocalist and guitarist of the Occitan band Aorlhac, on the occasion of the reissue of their Trilogie des Vents.
Hello, and thank you for your time! How could you introduce the band Aorlhac without using the term “Black Metal”?
Spellbound (vocals): Hi, and thank you for your questions. I’ve never really liked categorizing our music or music in general, and in any case we don’t do pure Black Metal, especially if you go by the codes that may have built this style in the first place. As we break away from a lot of standards, and Aorlhac play a lot by their own rules, I think I can simply say that we do Extreme Metal with an epic/melodic and historical side. Of course, we’re affiliated with this scene in one way or another, but it’s probably a bit simplistic to put that label on us.
Aorlhac is the name of your home town in Occitan. Why did you choose this name when the band started out? What prompted you to talk about your home town, and more broadly, your home region?
Spellbound: Most of the band’s founding members or former members hail from the region, or even from Aurillac itself. As the basic aim of this project was to highlight our regional heritage through our themes and our music, it made sense to call the band by the name of the town where it was born, as a tribute to our homeland and to days gone by.
Les Acteurs De L’Ombre have announced the re-release of your “trilogy of winds”, À la croisée des vents, La cité des vents and L’esprit des vents. How do you feel about this announcement?
Spellbound: It’s great news for the fans as well as for us, as the band’s first efforts have been sold out for a while and therefore no longer really available on the market. It’s a commendable initiative on the part of the label and will probably satisfy quite a few collectors, as the objects are very beautiful!
NKS (guitar): It’s a project we’ve had our hearts set on for a long time, having released it at the time on other labels; the first one having ceased all activities; with the added constraints of artwork, it was quite a substantial undertaking! In the end, our patience was more than rewarded, with an enormous amount of work on the part of LADLO!
The albums have of course been remastered, so what differences do you see as a band compared to the original releases?
Spellbound: There was some mastering work by Ben Lesous (B-Blast Records), but it didn’t radically change the sound one way or the other. It was more a question of fine-tuning the whole thing and trying to bring it up to date, the difference being minimal and hardly perceptible compared with the originals. In any case, the aim was to be able to make our old albums available and not to re-record or change the sound, so it’s not really an issue.
With time and experience, is there anything you’d like to change from the creative and recording process of the time? What evolutions do you perceive in your creative process?
NKS: Our approach has naturally evolved since we started out in 2007. Like many bands, we recorded our first two albums with what we had on hand and little production experience. However, as Spellbound said, to do them again now with our current process and knowledge would certainly give a very different result, but one that would certainly not be very coherent in terms of spontaneity! Maturity arrived during the recording of L’Esprit des Vents, and since that album we’ve had a fairly precise idea of the whole creative chain: what mixing can magnify, where arrangements are needed to bring depth, what equipment is needed to achieve a given color, microphone placement, etc. Beyond all these aspects, we’re also fortunate today to be able to record with confirmed musicians who are fully committed to the project.
There’s been a real evolution, both in terms of vocals and compositions, over these three albums. How would you describe the band’s progression through these albums?
Spellbound: There’s a very clear evolution from the beginning of our discography to what we’re able to do today. At the time of A la croisée des vents and La cité des vents, we were young. I joined the band as a vocalist with no particular experience, when I was around 19/20. We’ve grown and learned together over the years, and that’s what’s so interesting. We’re not denying the past, quite the contrary, and we can look back with pride on what we’ve been able to achieve, otherwise these reissues wouldn’t have happened, but there was this very spirited, hand-crafted, even shaky side to our first two records. There weren’t many musicians in the Cantal at the time, so we had this core group of three, and we made do. NKS wasn’t even a real drummer, although he did record the drum parts on the first two albums. Today we’re a long way from that, because we’ve obviously improved in all areas. But it’s a real evolution that the listener is witnessing when he takes in our work since the beginning of the adventure. I think it’s an interesting aspect of our journey, and of the natural journey of most bands: growing, improving, keeping one’s universe while trying to renew oneself, these are inspiring and interesting challenges. As a result, the real evolution can be felt from the second half of our discography, namely L’esprit des Vents and Pierres brûlées, our last two babies. In my opinion, there’s a real gulf between these two records and the first two. Better production, better overall technical level, new musicians, new label…
Ten years went by between À la croisée des vents and L’esprit des vents. The band underwent various line-up changes and a seven-year break. How did these events affect you at the time?
Spellbound: Well, there was the ten-year hiatus and seven years without a concert, which in retrospect seems a long time… Ten years is a long time! It didn’t seem that long at the time, and in any case, Aorlhac never does anything in a hurry or under duress. It goes with NKS‘ state of mind, which I find much less so. Patience, hindsight, discipline, and he sometimes helps me to calm things down and learn to do things more calmly. These are events that have affected us all at different levels, but it’s all part of the group’s history, and that’s the way it is.
NKS: The first significant line-up change came after Ash‘s departure in 2012, being one of the founding members and architecture of the Wind Trilogy concept, his withdrawal from the band was a strong symbol that indirectly got us more involved with Spellbound. The other moves, linked to “live” members, had no major effect on the group, despite their respective investments.
Concerning the break between 2010 and 2017, what triggered it? And what prompted you to return to the stage and studio?
Spellbound: I think the break was mostly down to me. I never wanted to sabotage anything, far from it, and the band was already starting to do very well at the time, but I didn’t feel able to take it all on, I think. Things were moving pretty fast, we were starting to tour quite a bit, and I didn’t really like that aspect of it at the time. I didn’t feel comfortable in the rather particular world of concerts. As I decided to stop doing live shows, unfortunately I think a certain momentum was lost at that point, on the band as a whole. Everyone went on with their lives, we moved more or less apart geographically, I wandered around quite a bit during those years, then the desire came back and NKS and I decided to get back to work. On the one hand, I think that this long pause had beneficial aspects for Aorlhac. We came back more mature, stronger and more determined than ever to continue writing the history of our project. Now – and for a few years now – the band has been very active, both in terms of concerts and albums, and the machine has been relaunched for good, which is a pure pleasure.
I know it’s a tough question, but do you have a favorite track on any of the three albums? Or the one that has made the biggest impression on you over the years?
Spellbound: I think I’m pretty incapable of answering that question haha, although I think I can say that I have a particular fondness for the band’s last two releases. La révolte des Tuchins is a very special track in the band’s history, because it was the first to see the light of day when we signed with Les Acteurs De L’Ombre Productions. So it has a special flavour for me, as well as probably being one of our most popular tracks.
NKS: For my part, I have two titles in mind. The first would be La Guillotine est fort expéditive, because it’s Aorlhac‘s very first track, but above all because it contains everything that makes up the band’s recipe. The second would be L’ora es venguda, because at the time, it was a real challenge in terms of technicality, set-up and musicality.
You also worked in collaboration with Les Acteurs De L’Ombre on a pack featuring all three opuses, both on CD and vinyl. How did this special artwork come about? What were the stages in its conception?
Spellbound: Personally, I followed the whole thing from a distance, with the label and NKS managing the whole process very well. I think it makes sense to bring together these first three albums in a single box set. I’d particularly like to thank Chloé Naudin, the label’s graphic designer, who was a great help with the whole design/graphics side of things, as well as doing some real groundwork in terms of research and themes. There’s a great deal of visual work on these reissues, and it wasn’t necessarily easy to recreate a coherent universe while respecting the overall framework. There were also quite a few technical constraints, but everything was resolved in good time. So we’re extremely satisfied.
À la croisée des vents contains three bonus tracks, one from the demo La chronique des vents and two from the split La maisniee du Maufe – A Tribute to the Dark Ages. Why did you choose to include them on the EP?
Spellbound: In fact, the two tracks from the split La Maisniee du Maufe corresponded more to the era of La cité des vents and were originally intended for the reissue of the latter, but for various reasons we had to attach them to the reissue of the first album instead. So much the worse, and even if it lacks coherence in terms of temporality, at least these tracks are present. The idea was to be able to bring them back to the fore, because they’re not necessarily well-known tracks from the band. At the same time, we wanted as many of the songs we’d recorded as possible to be included on these discs.
What are the plans for the future of Aorlhac? Are you already working on a follow-up to your last album?
NKS: As you may have seen, our new drummer Zweihänder is just finishing learning the setlist, so we’re aiming to do a few dates fairly soon, with why not, a few old tracks from the reissues! And not to hide anything from you, we’re also working on our next album!
I’ve seen you on stage several times, how do you experience an Aorlhac concert? Do you have any kind of “ritual” or habit before you go on stage?
Spellbound: Yes, we have our own little moments before going on stage, of course, but nothing really interesting to talk about. We’re very concentrated (and for my part, often quite stressed) and we try to relax as much as possible before going on stage. Of course, there’s always the obligatory sip of Jack Daniel’s to keep us motivated! An Aorlhac concert is always an intense experience. The raw energy and Punk edge comes through quite well when we perform live, there’s always something going on on and off stage, and we generally have great interaction with the audience. We’re now lucky enough to be able to play some great venues and festivals, so we make the most of every opportunity we get.
The band recently recruited some new musicians. How did this choice come about and how did they integrate into the band?
Spellbound: Yes, unfortunately it sometimes happens that the members are no longer on the same wavelength, and we’ve had to rethink the live line-up a few times in recent years. The choice is always based on two aspects: the human side and the technical/musical side. As it happens, following the back-to-back departures of Simon and Xavier, we started to search again, and Lenos, our new guitarist, has integrated perfectly into the band, as well as having an excellent level in his field. Gus, our new drummer, is in the Aurillac area, so it made sense to integrate him into the project. So now we’re all set for what’s to come.
Are there any musicians or artists you’d like to collaborate with in the future?
Spellbound: I really like the idea of featurings and I put this into practice regularly within my Jours Pâles project. Honestly, I’ve already had the chance to work with just about every artist I’ve ever dreamed of collaborating with, and there would be too many to mention! I’d never close the door on an invitation to work on a project, or to ask for a contribution to my own, but as far as Aorlhac is concerned, I understand that NKS doesn’t really like to bring new people into the band, and that’s fine with me.
NKS: To complete the picture, I prefer to work with a smaller collective. I think that in the current line-up we have all the necessary qualities for the next album, so if in the end we’re missing, for example, a traditional instrument that requires an outside musician, why not? But to be honest, I’m convinced that we already have everything we need!
Are you planning any special concerts to promote the release of the Wind Trilogy?
Spellbound: We’ve been working on a specific set for a few months now, and the question hasn’t really arisen yet, but it’s possible that we’ll be covering some old tracks in the future to evoke the past and pay tribute to this wonderful reissue.
That was my last question, so the last words are yours!
Spellbound: Thank you for your questions, and I hope that this reissue will enable the public to immerse themselves in the band’s history. See you soon on the road.