Peu de groupes seraient capables de se relever de l’épreuve qu’a subi The Black Dahlia Murder.
Créé en 2001, le groupe américain fait son chemin dans un Death Mélodique particulièrement agressif et se crée une réputation dans la scène. Mais en 2022, le vocaliste fondateur Trevor Strnad décède brutalement, laissant un vide immense au sein de la communauté Metal entière.
Le guitariste Brian Eschbach prend alors le rôle de vocaliste, et c’est accompagné de Max Lavelle (basse, Serpent of Gnosis, ex-Despised Icon), Alan Cassidy (batterie, Slugdge, ex-Abigail Williams) et Brandon Ellis (guitare, ex-Arsis, ex-Cannabis Corpse) rappellent Ryan Knight (guitare, ex-Arsis) pour composer et dévoiler Servitude, leur dixième album, chez Metal Blade Records.
La pluie nous accueille sur Evening Ephemeral, suivie par quelques notes mélancoliques et puis par la violence saccadée des américains. Il m’a fallu un petit moment pour m’habituer à la différence des parties vocals, mais Brian se donne du mal pour coller à l’approche survoltée que l’on connaît, et son travail a porté ses fruits, puisque l’atmosphère agressive et mélodieuse suit tout comme sur Panic Hysteric où la fureur renaît immédiatement. Les leads torturés retrouvent naturellement leur place dans la rythmique efficace, avec pour seul répit le solo aérien, mais Aftermath enchaîne rapidement et nous emporte à nouveau dans sa déferlante où les riffs vifs se teintent parfois d’une lourdeur étouffante. Cursed Creator prend la suite avec des sonorités sombres mais les harmoniques viennent également lui donner des accents planants et dissonants, puis le groupe nous offre un court moment de répit grâce à An Intermission qui nous permet de souffler avant que la rage ne reprenne de plus belle sur Asserting Dominion. La composition reste fidèle à la recette du groupe, proposant des parties accrocheuses qui restent ancrées dans cette dualité entre violence et mélodies tranchantes, et il en sera de même pour Servitude, où l’on sent que le groupe retourne à ses racines en plaçant des éléments malsains, bien que très entêtants. Le rythme ralentit pour Mammoth’s Hand, mais la composition devient plus pesante, faisant la part belle aux mélodies hypnotiques lors des refrains tout en incluant de petites vagues de puissance, mais Transcosmic Blueprint accélère à nouveau pour reprendre ses habitudes sauvages. L’attention est toujours portée sur les guitares lors des parties plus lentes, puis le groupe les mélanges à une base effrénée sur Utopia Black – qui me rappelle à nouveau leurs premières compositions – avec un tapping énervé, mais qui prend brusquement fin pour placer une touche de nostalgie avant de cesser définitivement.
Annoncé depuis quelques temps déjà, j’étais curieux de voir ce que ce nouvel album de The Black Dahlia Murder nous réservait, et je n’ai pas été déçu ! Servitude reste ancré dans les racines du groupe, et permet au vocaliste de continuer leur chemin, honorant au passage leur ami.
85/100
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