Le 11 octobre 2024, c’est jour de fête pour Kozoria !
Après des années de labeur, le groupe sort enfin son premier album, l’excellent The Source, avec la collaboration de Black Lion Records et Hell Frog Promotion et nous propose de les retrouver pour l’occasion au O’Sullivans Backstage By The Mills en compagnie de Maudits. Si j’ai déjà eu l’opportunité de voir le groupe sur une scène beaucoup plus réduite, je me réjouis de les voir évoluer sur une surface plus large, ainsi que d’enfin découvrir leurs invités !
La soirée débute donc avec Maudits, formation instrumentale dont le dernier album m’avait convaincu, et qui débute le show de manière assez minimaliste. Si le jeu de lumières sera un véritable challenge niveau photos, la motivation d’Olivier Dubuc (guitare), Erwan Lombard (basse) et Christophe Hiegel (batterie) fait plaisir à voir, que ce soit lors des passages plus planants où des moments énergiques et saturés où le guitariste se place au centre d’une scène assez réduite. Un show instrumental, c’est généralement compliqué à gérer, surtout d’un point de vue interaction avec le public, mais il semble que le groupe n’en ait pas besoin, enchaînant les ambiances pour nous captiver, passant d’un Doom/Post-Metal aux racines Stoner bourrées d’effets et de samples du violoncelle enregistré par Raphaël Verguin avec une fluidité intéressante, mais également à des touches plus Trip-Hop/Electro surprenantes. On notera la présence d’une jeune enfant (la fille du batteur ?) pour un passage où les percussions sont mises à l’honneur, mais leur temps de jeu est relativement court, et le bassiste finira par prendre la parole “Bonsoir Paris, merci d’être si nombreux ! On remercie Kozoria de nous avoir invité pour leur release !”. Il nous décrira également le dernier morceau, beaucoup plus expérimental, qui captivera également l’assemblée malgré sa différence assez évidente avec le Metal, et le show sera bien évidemment applaudi.
Après un changement de plateau assez rapide, la scène est totalement dégagée pour Kozoria. On sent que leurs proches, autant amis de longue date que famille, sont venus les soutenir rien qu’aux acclamations que les membres du groupe reçoivent à chaque apparition, même fugace. Pour la première fois, le groupe s’offre le luxe d’une intro, et commence à nous jouer son premier album, The Source, avec un jeu de lumières bien supérieur à ce que j’ai pu voir jusqu’à présent et qui… délaissera parfois les façades pour nous proposer des ombres chinoises. Julien Perdereau (guitare/chant) n’a aucun mal à motiver un public déjà totalement acquis à sa cause (rappelons que 80% des préventes étaient déjà parties) et il est soutenu par les choeurs de Bertrand Janicot (basse) et Kevin Delcourt (guitare), qui offrent une véritable diversité vocale au son du groupe. Chant clair, scream et growl caverneux se succèdent sur les riffs accrocheurs du groupe, qui nous montre largement plus qu’un Gojira-core Symphonique avec des parties techniques mais aussi modernes où les tappings sont de mise, et qui vont à ma grande surprise lancer quelques vagues de mosh plus ou moins contrôlées.
J’ai été véritablement surpris par Dawn, qui sonnait pour moi comme un interlude, mais où Kevin interprète le chant diphonique avec une régularité impressionnante, mais le concert reprendra avec la même intensité, ponctué par les interventions du vocaliste pour nous remercier. Quelques slammeurs seront également présents pour dynamiser le public (ou le surprendre, au choix), mais on se rend rapidement compte d’une chose : chaque mouvement de foule est très naturel. Le solo de batterie de Pierre Gelinotte, malheureusement très peu éclairé, permet à peine de temporiser que le show repart déjà à toute allure, avec les habituels mouvements de foule. “Vous êtes quand même un peu débiles, mais j’vous aime bien comme ça !” lâchera Julien avant que le groupe n’interprète The Source, le titre éponyme de l’album, qui leur permet de traverses toutes leurs influences avec une cohérence parfaite. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec Division et un wall of death qui séparera presque toute la salle en deux que les quatre musiciens referment leur set, qui aura d’un bout à l’autre fédéré un Backstage à deux doigts d’être plein.
Setlist: Pandora’s Box – Demonize Them – Fading Embers – Dawn – Reborn – Leviathan – Solo de batterie – We’re Wolves – The Source – Division
Ce qui est intéressant avec les groupes émergeants, c’est de voir leur progression. D’un Klub où ils semblaient déjà confiants, les franciliens ont réussi à faire plus que doubler leur audience, amassant la totalité d’un Backstage pour acclamer une performance digne des plus grands, sans aucun écart. Bravo à Kozoria pour cette évolution, et bravo à Maudits pour une ouverture aux influences larges mais parfaitement contrôlées !
Merci à Brigitte d’Hell Frog Promotion pour l’invitation, et… à quand les plus grands festivals ?
2 thoughts on “Live Report : Kozoria + Maudits – Paris”