Live Report : Demande à la Poussière + Hell Gate + Sumus Diabolus Incarnatus – Le Klub

Ils ne l’avaient pas prévue, mais Demande à la Poussière retournent au Klub six mois après leur dernière tournée, accompagnés pour l’occasion des lorrains de Hell Gate ainsi que des rémois de Sumus Diabolus Incarnatus, pour une nouvelle date. Trois visions de la noirceur et de l’oppression qui oeuvrent ce soir ensemble pour nous envoûter.

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On débute donc avec le Black Metal ouvertement sataniste de Sumus Diabolus Incarnatus, formation qui m’était inconnue mais qui arbore des croix inversées sur les pieds de micro. Dès que leur show commence, les musiciens s’acharnent à déverser des mélodies cinglantes, qu’ils alternent avec des parties beaucoup plus brutes, complétées par les parties vocales puissantes de Baël, qui s’est débarrassé de son pied de micro, jouant avec la croix seule. Ses paroles en français s’adaptent parfaitement à l’atmosphère malsaine, accompagnées des hurlements du bassiste, tout comme ses interventions entre les morceaux comme ce “Soyez tous maudits” qui apparaît de nulle part, et qui donnera le ton. Certains moments plus planants permettent de temporiser, mais la rythmique reprend toujours de plus belle, permettant au groupe de signer un set court, mais efficace.

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L’atmosphère change du tout au tout avec les quatre fantômes cagoulés de Hell Gate qui prennent possession de leur espace de jeu, et qui l’occupent pleinement. Si les instrumentistes sont relativement statiques, Hell Max (chant) monopolise l’attention en déambulant sur le devant de la scène, gesticulant en hurlant, rappelant aux habitués un combo Portugais. La rythmique ravageuse peine à se calmer dans un premier temps, accompagnant les flashs lumineux, mais on retrouvera tout de même des accents Shoegaze dissonants, nous autorisant quelques instants de répit avant que la tempête ne se déchaîne à nouveau. On notera quelques rares interventions entre les morceaux, mais le rythme reste soutenu, et les morceaux s’enchaînent en balayant tout sur leur passage, faisant de leur retour à Paris après deux ans un véritable succès.

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La scène est remaniée pour la performance de Demande à la Poussière, qui occupe à la fois l’estrade et le milieu de la fosse, toujours avec leur drap en guise de backdrop. Je commence à être habitué de leurs performances, mais je suis toujours surpris de voir à quel point leur son peut être lourd et oppressant, renforcé par des lumières chaotiques et des musiciens qui vivent pleinement le moment, n’hésitant pas à frôler le sol avec leurs instruments pour créer toujours plus de dissonance. Les hurlements de Simon (chant/guitare) sont toujours aussi viscéraux et abrasifs, renforçant encore plus le cataclysme auditif permanent qui fait rage ce soir dans la cave parisienne, et qui semble motiver quelques individus qui les accompagnent dans leur violence. Mention spéciale aussi à ce nouveau maquillage de scène qui les rend plus blafards, et qui permet une immersion plus intense dans leur univers. L’habituelle alarme est de sortie sur Condamnés, sorte d’ôde à la désolation où chaque note est plus étouffante que la précédente, et c’est dans un véritable capharnaüm et sous les applaudissements que la performance prendra fin.

Setlist: Kintsugi – Quiétude hostile – L’univers – Étranglé – Ichinawa – La Parabole Des Aveugles – Erethisme – L’oubli du contrasté – Condamnés – Accroché

Très ancrée dans le côté sombre du Metal, la soirée est une réussite. Malgré la fréquentation assez basse, la faute à un festival qui se tenait de l’autre côté du périphérique, les présents ont tous été marqués par les forces obscures de Sumus Diabolus Incarnatus, le rituel des ombres de Hell Gate ou l’oppression asphyxiante de Demande à la Poussière. Les absents ont toujours tort !

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