Live Report : Miserere Luminis + Givre + Ecr.Linf

Retour dans la sombre cave parisienne du Klub en ce froid jeudi de novembre pour un show aux saveurs du Québec.

Miserere Luminis et Givre débutent leur tournée européenne, invitant pour l’occasion Ecr.Linf à jouer leur première date live. Une bonne occasion de fêter la sortie d’album des trois formations, avec ce show qui affiche bien évidemment complet.

Full Gallery

Début de soirée dans une ambiance électrique avec Ecr.Linf qui se serre sur scène pendant que les premiers rangs sont pris d’assaut. La scène semble un peu étroite pour les cinq musiciens, mais elle renforce cette impression de chaos immobile, laissant uniquement Krys (chant) remuer au centre, se frappant parfois même le crâne en donnant vie à ses rugissements. La lumière rouge participe également à l’apocalypse qui sévit, autorisant quelques courtes salutations au vocaliste avant la reprise de la déferlante, mais également des passages plus saisissants où il est accompagné de manière assez minimaliste, laissant ses hurlements déchirants transcender le Klub. Malheureusement le set est court, et c’est avec un dernier morceau encore plus dévastateur que le combo est contraint de raccrocher les armes, non sans de vifs applaudissements.

Setlist: Valetaille – La Danse Des Crânes – Le Désespoir Du Prophète – Le Royaume Du Vide – Ultime Projection – Tribunal De L’âme

Full Gallery

Changement d’ambiance avec le son abrasif de Givre qui s’abat après une longue installation sur une fosse immobile et pleine à craquer mais très réceptive. David Caron-Proulx (guitare/chant) se sépare parfois de son instrument pour hurler avec une rage communicative, mais il n’hésite pas non plus à le martyriser pour ajouter des harmoniques glaciales à la rythmique imposante de ses camarades. Les parties à trois guitares sont tout bonnement transcendantes, nous emportant dans leur flot de mélodies dissonantes qui finit toujours par s’apaiser. Après deux morceaux intenses, le vocaliste permet à ses camarades de se réaccorder en lâchant “ça fait plaisir de jouer à Paris, on vous a joué le dernier album jusque là, et on va poursuivre avec de plus vieilles pièces”. Néophyte de la musique du groupe, je me contente de savourer les vagues de froideur brutes que les musiciens nous envoient en pleine face, mais c’est à peine quelques morceaux supplémentaires plus tard qu’ils sont contraints eux aussi de faire place, clôturant un show une nouvelle fois trop court sous les bravos.

Setlist: Marthe Robin – Sainte Thérèse d’Avila – Sainte Marguerite de Cortone – Érable rouge – Dernier Martyr – Adieu ces bons vins de lannoys

Les premiers rangs se tassent encore plus que précédemment, forcés de s’ouvrir à nouveau pour laisser passer les six musiciens de Miserere Luminis, tous masqués. Du rouge habituel, les lumières passent au clair, puis au bleu, rendant le son des québécois encore plus mystique et mystérieux, surtout lorsque les trois guitares sont actives. Bien que quelques problèmes techniques semblent perturber Annatar (chant/guitare), le groupe reste concentré, et on ne sent absolument pas la gêne au niveau sonore, et le son se tisse habilement entre harmoniques aériennes, rugissements partagés entre les trois vocalistes (dont le batteur, qui maltraite également sa batterie en même temps). Les morceaux s’enchaînent de manière extrêmement fluide, chaque musicien ajoutant sa touche au tableau onirique général, et l’intégralité de l’assemblée est comme fascinée par ce qui se passe, tant au niveau sonore que visuel. Malgré l’absence de communication, le silence ne se fait jamais dans la salle, les samples prenant le relai entre les morceaux jusqu’à ce que l’inévitable n’arrive : la fin du set, largement saluée par une ovation.

Full Gallery

Quelle soirée ! Bien qu’étant un style relativement de niche, le Black Metal – et surtout sa version québécoise, le fameux “Métal Noir Québécois” – a largement séduit ce soir grâce à la puissance de Miserere Luminis et Givre. Mention également à Ecr.Linf, qui a parfaitement réussi à retranscrire l’apocalypse que son album laissait présager. Merci à Krys pour l’invitation, et vivement la prochaine fois !

Laisser un commentaire