Comment finir l’année sans une date ancrée dans la violence sous toutes ses formes ? En décembre, Dying Fetus revient frapper Paris, accompagné par Chelsea Grin, Despised Icon et Vitriol. Quatre formes différentes de la même rage et de la même destruction que Garmonbozia Inc. nous offrent à l’Elysée Montmartre, pour un carnage qui s’annonce absolu.
Premier groupe a fouler les planches ce soir, c’est en tant que duo que Vitriol nous accueille. À l’opposé l’un de l’autre, les deux musiciens se préparent à leur manière : Kyle Rasmussen (guitare/chant) en mimant le sample introductif, et Matt Kilner (batterie) en respirant plus calmement, s’étirant la nuque. Le coup d’envoi est donné, et… c’est un faux départ pour le guitariste, qui doit réarranger son imposant pedalboard, mais le souci est vite réglé, et le show démarre vraiment, avec une férocité incroyable. Le torrent de notes nous frappe à toute allure, couplant blast et shred dévastateur, avec une précision infernale qui ferait pâlir n’importe qui, mais que les deux gaillards semblent parfaitement gérer, même sans le bassiste “who just left”. Les morceaux s’enchaînent, entrecoupés de quelques remerciements rapides et d’un rapide changement d’instrument, mais le show est court, et il aura tout de même permis l’apparition d’un petit pit énervé au centre de la fosse avant que les dernières notes ne nous frappent.
Setlist : I Drown Nightly – Violence, a Worthy Truth – Weaponized Loss – Victim – The Parting of a Neck – Shame and Its Afterbirth
La scène est réarrangé pour l’arrivée de Despised Icon, qui annonce la couleur avec Alex Erian et Steve Marois (qui porte son plus beau maillot de Zinédine Zidane pour l’occasion) , les deux vocaliste qui se placent immédiatement devant nous et commencent à harangue la foule, visiblement très réactive. Leurs morceaux, visiblement composés d’un enchaînement de moshparts énergiques, semble séduite le public, qui ne va pas mettre longtemps avant de se mettre à mosher de manière plus ou moins ordonnée, ce qui va rapidement donner des sueurs froides à la sécurité, qui récupère déjà le premier slammeur de la soirée. Et lorsque l’on entend “Je vais compter jusqu’à 4 et vous partez en carre !”, on sait que le public va vraiment se mettre sur la tronche, et on peut contempler (ou subir) cette démonstration de la bestialité à la française, orchestrée par les breaks, les Riffs groovy et les deux chants bien distincts. Pour ma part, je m’éloigne gaiement, et je regarde tout ça de très loin jusqu’aux applaudissements finaux.
Setlist : A Fractured Hand – Snake in the Grass – Bad Vibes – The Aftermath – Retina – Furtive Monologue – MVP – Purgatory
La soirée se poursuit avec un autre groupe à la musique toute aussi intelligente, les américains de Chelsea Grin qui ne mettent pas longtemps à s’installer et à relancer la machine. Tom Barber (chant) semble satisfait de l’engouement du public, puisqu’il nous incitera à plusieurs reprises à continuer ce petit manège avec de rapides “Here we go again” suivis des riffs du combo, qui – bien qu’ancrés une fois de plus dans le Deathcore – sont relativement efficaces, et font une parfaite bande-son pour les slammers. Le rythme est très soutenu, et les musiciens l’assurent sans aucun souci, souriant et grimaçant pendant que les premiers rangs remuent la tête pour les accompagner dans la rage. Le vocaliste reste principalement devant, assurant son rôle de chef de cet orchestre bestial devant un parterre de corps en mouvement permanent, qui volent et profitent des breaks pour intensifier leur manège. En bref, c’était bien, mais j’étais bien mieux loin de l’épicentre !
Setlist : Hostage – The Isnis – My Damnation – Crewcabanger – Playing With Fire – Dead Rose – Cheyne Stokes – Sonnet of the Wretched – Sing to the Grave – Recreant
Dernier groupe de la soirée (et donc de l’année, si vous avez tout suivi), Dying Fetus prend ses marques sur la scène après un petit interlude Bon Jovi, et commence immédiatement ce que je vais appeler un “tabassage dans les règles de l’art”. Pourquoi ? Parce que les trois musiciens connaissent leurs riffs assassins sur le bout des doigts, que l’alternance vocale de John Gallagher (guitare/chant) et Sean Beasley (basse/chant) est tout simplement explosive, et que le son est excellent, mettant tout autant à l’honneur la technicité des cordes que le blast de Trey Williams (batterie). Douze titres – dont quatre de leur dernière pépite Make Them Beg for Death et autant de l’incroyable Reign Supreme – pour une heure de jeu, soit douze raisons pour le public de se fracasser la face dans le pit, de tourner, de sauter et de venir nous rejoindre en slammant de manière quasi-continue. Les morceaux s’enchaînent, parfois présentés par John après quelques “You guys are sick, you guys are crazy”, mais l’intensité ne redescend jamais. Malgré des lumières un peu faiblardes et aléatoires, les trois hommes alignent leurs parties avec une perfection rare, et chacune de leurs demandes est respectée à la lettre, comme cet énorme circle pit qui arrivera sur le doublé final de deux titres désormais cultes : Grotesque Impalement et Subjected to a Beating. Il va sans dire que les applaudissements sont de rigueur pour une telle rage !
Setlist : From Womb to Waste – Unbridled Fury – Weaken the Structure – In the Trenches – Compulsion for Cruelty – Intentional Manslaughter – Devout Atrocity – Raised in Victory / Razed in Defeat – Wrong One to Fuck With – Throw Them in the Van – Grotesque Impalement – Subjected to a Beating
Il pleut, et la salle se vide non sans un tour au stand de merchandising. Cette soirée est la parfaite représentation de la violence : technicité folle avec Vitriol, moment de défouloir avec Despised Icon, touche de noirceur avec Chelsea Grin, et enfin la bonne grosse claque à l’ancienne de Dying Fetus. Encore merci à l’incroyable Garmonbozia Inc. pour ce moment à graver dans un bloc de marbre avec ses phalanges !
2 thoughts on “Live Report : Dying Fetus + Chelsea Grin + Despised Icon + Vitriol – Elysée Montmartre”