Review 2541 : Patriarkh – Prorok Ilja

Patriarkh renaît avec ce nouvel album.

Issu de la dispute du nom Batushka, le groupe mené par le vocaliste Bartlomiej Krysiuk, mais également Pawel Jaroszewicz (batterie, Antigama, ex-Hate, ex-Vader), Jakub Sliwowski (guitare), Rafal Lyszczarz (guitare/basse, Hore), Andrzej Poplawski (choeurs), Jacek Wisniewski (choeurs) et Michal Staczkun (choeurs) change de nom pour la sortie de son nouvel album, Prorok Ilja, pour lequel ils signent avec Napalm Records.

Composé de huit morceaux nommés Wierszalin, rappelant les origines de la formation, l’album s’ouvre avec un son assez calme, rapidement rejoint par quelques voix créant un choeur dissonant qui nous mène au deuxième titre. La rythmique lancinante se met alors en marche et accueille les premiers hurlements dans une dissonance entêtante qui alimente l’aspect sombre mais majestueux du son, ancré dans ce Black Metal malsain et opaque, avant de cesser brusquement pour laisser les quelques mots introduire la troisième partie. On sent l’intensité qui grandit, puis qui adopte à nouveau la saturation en compagnie d’éléments folkloriques et de choeurs apaisants, donnant aux moments les plus agressifs des tonalités plus douces et aériennes. Le ton redevient parfois plus aérien et ritualistique avant de s’orienter vers une sauvagerie glaciale, puis vers les tonalités mystiques sur le quatrième morceau, toujours accompagné par des parties vocales diversifiées et l’intervention d’Eliza Sacharczuk, chanteuse polonaise qui accompagne la noirceur. Ce titre est très certainement l’un des plus imposants de l’album, avec le mouvement suivant qui s’ouvre sur quelques mots puis des hurlements terrifiants pour renforcer une déferlante qui s’apaise seulement pour passer au sixième titre et à ses tonalités claires planantes. Les voix se rejoignent et s’emportent, suivies par l’instrumentale qui s’intensifie puis nous mène à un septième morceau d’abord plus inquiétant, puis qui s’enflamme à nouveau et nous ballote à nouveau dans sa fureur emplie de riffs imposants et de vociférations en tout genre. La toute dernière partie – qui est également la plus longue – débute à nouveau dans la quiétude avec quelques mots, puis quelques notes planantes, et enfin un Black Metal majestueux aux leads perçants, parfois accompagné d’orchestrations et de hurlements, qui finira sa course dans le silence.

Bien que la cohérence musicale reste compréhensible, Patriarkh s’éloigne de ses racines et offre sur Prorok Ilja un son assez différent. Black Metal et thématique orthodoxe y sont toujours présents, mais les éléments folk et aériens donnent à l’album une saveur bien différente.

85/100

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Interview à venir.

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