Qui avait parié sur Cerebral Hemorrhage ?
Ayant sorti une démo en 1999 puis un album en 2001 avant de sombrer dans l’oubli, Matthew Szablewicz (chant, Dracaris) et Matt Doreson (guitare/basse/claviers/choeurs, Coronary Thrombosis) avaient fait appel à Tom Kivatinos (batterie) pour créé Exempting Reality, qui ressort aujourd’hui avec la confiance de Comatose Music.
Beaten and Dismembered débute avec un sample inquiétant, mais la brutalité du Death Metal à l’américaine refait rapidement surface pour nous molester à grands coups de blast, mais surtout de ce mix Old School gras et unique. Les palm mutes donnent de l’épaisseur aux moshparts avant de se transformer en riffing frénétique tout comme sur Abusive Power, longue composition qui prend la place avec une approche agressive immédiate, mais qui ne s’affaiblit pas tout au long des six minutes du morceau, renouvelant toujours ses vagues de puissance brute. On notera quelques pointes de technicité et des choeurs terrifiants, puis Remnants of the Final Solution commence à tisser son atmosphère angoissante que les musiciens complètent avec leur saturation épaisse, mais également avec un break en son clair intrigant avant un retour à la rage. La dernière éruption enchaîne avec Null and Void, création saccadée où la lourdeur prend des formes différentes, puis c’est avec une touche de complexité que l’on passe à Exempting Reality, alternant les techniques de jeu pour un son assez riche et diversifié. Le morceau semble parfait pour d’éventuelles performances live avec ses nombreux changements, mais le groupe s’oriente vers la dissonance avec Deranged Perception, tout en la complétant avec la fureur de la batterie qui n’hésite jamais à s’enflammer à la moindre possibilité. Le final sonne assez chaotique, tout comme les premiers instants de Resulting in Homicide qui finira par rentrer dans des patterns plus classiques mais toujours aussi efficaces, accueillant même un court moment de quiétude avant le final intense.
Si Cerebral Hemorrhage avait sombré dans le vaste cimetière des groupes underground, les musiciens ont réussi à lui donner une seconde jeunesse grâce à Exempting Reality. L’album est loin d’être une révolution, mais il propose des riffs efficaces et des idées Old School assumées.
75/100