L’année 2025 vient à peine de débuter, mais elle nous réserve déjà une date légendaire pour la capitale.
Le retour de la légende Suédoise Dark Funeral en tête d’affiche, accompagnés par les Italiens de Fleshgod Apocalypse, les plus Romains des Québécois Ex Deo ainsi qu’un nouvel espoir français, Kami No Ikari. Si les styles sont assez différents, ils restent dans le spectre extrême, et c’est à la Machine du Moulin Rouge que Garmonbozia Inc. nous a donné rendez-vous en ce milieu de semaine.
Malheureusement… les douanes bloquent les tourbus, et l’ouverture des portes est décalée de pas moins d’une heure et demie…
On commence donc à la hâte sur une scène réduite au possible avec nos locaux de Kami No Ikari et leur Deathcore influencé par la culture asiatique, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont en forme ! Les riffs motivants sont présents, et malgré le manque évident de place, de façades et de temps, Amarino (chant) tente de motiver un public… qui a également retardé sa venue. Mais ça n’empêchera pas les quelques présents de s’asseoir, sauter et littéralement “foutre le bordel”, comme l’ordonne le vocaliste. Quatre titres seulement pour nos franciliens, mais on peut être sûrs qu’ils ont tout donné !
Setlist : Interitus – Cronos – The Forgotten – Theophobia
Changement de décor pour nos cousins québécois d’Ex Deo qui n’avaient pas remis les pieds dans la capitale depuis 2013, et qui sont eux aussi contraints à une place très limitée. Grimé en habits d’époque, le centurion Maurizio Iacono (chant) reste au centre, impérial, pendant que ses soldats matraquent leurs instruments et headbanguent en rythme avec leurs riffs martiaux qui s’enchaînent avec une rage et une précision digne de l’armée du grand Empire Romain. Comme à son habitude, le vocaliste n’hésite pas à placer une petite touche d’humour, comme ce “on recherche le rebelle, il s’appelle Astérix” avant de jouer Vespasian, titre issu de leur tout dernier EP, disponible en avant -première au stand de merchandising. Après deux autres classiques de leur discographie, où l’on verra l’arrivée des premiers slammeurs, les légionnaires rendent les armes sous les applaudissements.
Setlist: Imperator – Cato Major: Carthago delenda est! – The Rise of Hannibal – Vespasian – I, Caligvla – Romulus
La scène est remaniée pour l’arrivée de Fleshgod Apocalypse, dont le line-up a subi quelques changements depuis notre dernière rencontre. Réduits à la seule guitare de Fabio Bartoletti, Francesco Paoli ayant récupéré une basse, le chant est désormais partagé entre le bassiste, l’incroyable soprano Veronica Bordacchini qui assure tout le chant clair (et dont l’entrée avec un énorme drapeau italien était tout bonnement spectaculaire), et même Francesco Ferrini (claviers) qui se lève de temps à autre pour les voix parlées. Le seul dont le poste n’a pas bougé est Eugene Ryabchenko, qui continue de matraquer ses fûts comme une véritable machine, pendant que ses camarades arpentent la scène et… évitent les slammeurs qui se font de plus en plus nombreux. On peut sentir la gêne des musiciens lorsqu’ils s’éternisent, mais le show reste incroyablement carré, et les courtes interventions du bassiste sont toujours suivies d’acclamations, mais également des riffs suivants, principalement dirigés vers Opera, leur dernier album. Mais personnellement, ce qui m’interpelle, c’est ce changement de chant clair, et si la vocaliste doublait déjà en live, certains moments sont très différents, comme sur The Fool, ou encore The Violation qui vient clore le set avec ce que l’on peut littéralement appeler une apothéose, puis des applaudissements largement mérités.
Setlist: Ode to Art (de’ Sepolcri) – I Can Never Die – Healing Through War – Sugar – Minotaur (The Wrath of Poseidon) – Bloodclock – The Fool – Pendulum – The Violation
Dernier changement de décor pour le retour triomphal de Dark Funeral, désormais élevé au rang de légende du Black Metal suédois, qui n’était pas venu en tête d’affiche depuis 2016 (seuls les vrais étaient déjà sur ce bateau), et qui n’a pas hésité à sortir tout son attirail de croix inversées et autres pentacles. Les membres entrent un par un, se retournent, et attendent l’arrivée d’Heljarmadr (chant) dans sa cape, pour débuter Nosferatu, titre pendant lequel la foule ne manquera pas de remuer à nouveau de manière totalement désordonnée. Les lumières sont relativement peu clémentes ce soir, nous permettant surtout de contempler les silhouettes imposantes de Lord Ahriman (guitare), Chaq Mol (guitare) et Adra-Melek (basse) dans leurs armures, alors que Jalomaah (batterie) reste caché derrière ses cymbales, assurant une base violente à ses camarades. Le vocaliste finira par abandonner sa longue cape, lâchant un “Paris ! What the fuck are you doing tonight? We actually missed your” avant de continuer le show. Mais étrangement, les slammeurs semblent l’avoir pris personnellement, et s’élancent vers les musiciens, atterrissent sur scène et… sont reçus avec un coup de pied de la part du vocaliste, qui attendra la fin du morceau pour nous prévenir : “if you bring something up here, the show is over”. L’ovation est bien évidemment de mise, mais un agent de sécurité s’installera dans la fosse pour réguler les ardeurs des plus stupides qui veulent encore s’y risquer, et après quelque minutes la fosse se contentera de se foutre sur la tronche pendant que les cinq musiciens nous abreuvent de leur noirceur avec une précision rare, et un mis véritablement excellent, chaque musicien profitant d’un petit temps pour se mettre en avant. Bien qu’un peu réduit, le show est tout bonnement incroyable, et le groupe nous prouve que sa réputation n’est pas usurpée, bien au contraire, à en juger par les acclamations qu’ils reçoivent.
Setlist: Nosferatu – Atrum Regina – To Carve Another Wound – When I’m Gone – As One We Shall Conquer – The Arrival of Satan’s Empire – Unchain My Soul – Open the Gates – Shadows Over Transylvania – My Dark Desires – In the Sign of the Horns – Let the Devil In – Where Shadows Forever Reign
Malgré d’importants retards, Garmonbozia Inc. a maintenu le show, et permis une installation en un temps record, preuve d’un professionnalisme à toute épreuve. Bravo à eux, et bravo aux équipes qui se sont démenées pour faire du show de Dark Funeral, Fleshgod Apocalypse, Ex Deo et Kami No Ikari une véritable réussite sur tous les points pour cette première de l’année !