Après deux EPs, Infested Angels dévoile son album.
Avec l’aide d’Art Gates Records, Andrew Bryan (guitare/chant) et Patryk Kaczmarek (batterie) donnent vie à Threnodies to Eternal Despair.
No Time for Despair entame les hostilités avec une approche assez majestueuse qui laisse une grande place aux guitares et claviers ambiants, mais qui ne renie jamais la violence de la rythmique, nous piétinant quasi-constamment. Côté chant, le vocaliste reste dans ce spectre entre Black et Death, ce qui colle parfaitement à l’atmosphère du morceau qui passe assez rapidement à To Never Return et à ses notes plus pesantes, plus mélancoliques même. Quelques touches de chant clair viennent teinter les refrains d’un voile de quiétude entêtante, mais c’est bel et bien dans la violence que la composition est forgée, tout comme Euphony of Dismay qui démarre doucement mais s’enflamme sans retour en arrière possible. La charge devient plus épique avec les orchestrations, rappelant des influences suédoises évidentes, puis Dread Incorporeal nous montre à quel point le groupe sait aussi être agressif et user de rythmiques brutes pour contrebalancer ses mélodies les plus hypnotiques, comme le passage en son clair. Petit moment de douceur avec Fields of Ashes où la guitare emporte notre esprit dans sa quiétude avant que Control of Fear ne nous fasse revenir à la violence grâce à sa rythmique saccadée infusée au Death Metal féroce. Le titre finira par s’éteindre de lui même avant que le groupe n’accueille Nathaniel Coxon au piano pour donner une touche plus douce au début de The Lost Battle, suivie par leur noirceur habituelle dans laquelle ils injectent des harmoniques glaciales à toute allure. Le pianiste revient pour nous guider à Misanthropic Elegy, titre qui revient à la brutalité pure du Death Metal en conservant l’atmosphère lugubre, tout comme sur Darkness Envelops où les vociférations deviennent plus caverneuses, marquant les influences macabres du morceau. Suffering and Retribution débute de manière assez martiale, mais le son s’embrase assez régulièrement, proposant des patterns hachés mais une approche toujours aussi imposante avant de laisser Nathaniel Coxon teindre Into the Night’s Embrace avec sa mélancolie cristalline, marquant ici la fin de l’album avec une douceur insoupçonnée.
Deux titres bonus s’ajoutent aux onze précédents, d’abord The Bastard Will Materialise qui nous replace au centre d’une fureur viscérale où blast se riffs frénétiques se rencontrent, faisant même naître un solo chaotique, puis Unholy Decay nous laisse espérer un moment de quiétude, qui ne dure finalement pas et laisse place à la fureur pour refermer l’album.
Bien que profondément ancré dans le Death Metal, Infested Angels sait ajouter sa pointe de noirceur pour donner à Threnodies to Eternal Despair son atmosphère macabre. Une véritable réussite pour un jeune groupe !
90/100