Review 2567 : The Great Old Ones – Kadath

The Great Old Ones convoque à nouveau les anciens en 2025.

Plus de cinq ans après leur dernière offrande, Benjamin Guerry (guitare/chant) et Aurélien Edouard (guitare), désormais accompagnés par Hugo Bernart (guitare), Gregory Vouillat (basse) et Julian Deana (batterie, Simulacre) se mettent en quête de Kadath, leur cinquième album, qui sort via Season of Mist.

Le voyage débute avec Me, the Dreamer, d’abord dans la douceur de l’introduction, puis dans la rage lorsque le nom de la cité (et de l’album) est évoqué. Les riffs occultes et dissonants prennent d’assaut l’atmosphère, qui change en un instant au rythme des harmoniques planantes des guitares et de la basse qui ne se taisent que pour permettre au break mystérieux de capter notre attention avant de mieux revenir pour refermer son rideau de noirceur envoûtante. Le groupe s’accorde un court répit sur Those from Ulthar, mais on pénètre à nouveau dans une citée en proie aux ténèbres les plus profondes, cachant une violence abrasive qui s’exprime à chaque instant, que ce soit dans les hurlements viscéraux ou la rythmique dévastatrice, avant ce final majestueux. La dissonance reprend ses droits avec In the Mouth of Madness qui n’hésite pas à nous avaler sous ses riffs effrénés ou à nous laisser respirer avec ses quelques passages plus calmes, renforçant une fois de plus la portée du chant avant de laisser place à la puissance brute de Under the Sign of Koth, qui développe tout de même des leads brumeux. On sent également un jeu de batterie très directif ainsi qu’une basse assez libre, permettant aux guitares des se montrer lancinantes pendant que Benjamin vocifère toute son âme, ce qui finira par créer un véritable vortex d’obscurité avant de passer à The Gathering où quelques notes apaisantes nous accueillent. Le morceau sert de passerelle apaisante vers Leng où les sonorités mystiques reviennent nous tourmenter en offrant une allure assez saccadée pour déverser ses vagues enivrantes ainsi qu’un sample clair, et un break reposant. Les guitares délivrent toujours leur magie entêtante lorsqu’elles sont abandonnées par la saturation, mais elle revient bien vite nous écraser sans aucune voix et vagabondant jusqu’au néant, puis rejoignant Astral Void (End of the Dream) avec ce “oui toi, viens à moi” qui signe la réapparition du chant. Les harmoniques mélodieuses sont également à nouveau de passage dans ce morceau, qui explore les plans du Black Metal Atmosphérique avec une progression très prenante jusqu’à ce point culminant déchirant qui nous envoie finalement vers le dernier titre, Second Rendez-Vous. Un titre en français, pour un groupe français, ce n’est pas rare, surtout lorsque l’on parle de Black Metal, mais celui-ci semble totalement différent du reste de l’album, que ce soit en termes de leads, de progression ou même d’expérimentations, car le chant est à nouveau absent et le groupe se permet d’inclure des claviers très étranges pour coller à ce mysticisme aérien. Puis, c’est fini.

Pour une raison que je saurais expliquer, je n’aimais pas The Great Old Ones pendant un long moment. Mais un concert il y a trois ans, puis Kadath m’ont fait changer d’avis. L’intensité est tout simplement irréelle, mystique et simplement saisissante.

95/100

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