Il y a des dates qui sont sympa, intéressantes, cool… et d’autres qui sont inratables, comme celle de ce soir, où The Halo Effect, Pain et Bloodred Hourglass investissent le Bataclan. Si vous connaissez déjà probablement les deux formations suédoises, l’une pour son lineup de rêve et l’autre pour sa longévité, ceux qui me suivent savent que les finlandais sont également très intéressants à écouter. L’affiche du soir est proposée par nul autre que Live Nation.
A savoir que le report du soir et les photos proposées sont possibles grâce à la collaboration avec les copains du webzine Chairyoursound, que je ne peux évidemment que vous conseiller d’aller visiter !
On débute en douceur (c’est faux) avec Bloodred Hourglass, formation à trois guitares qui fête cette année ses vingt ans, et qui va nous offrir une prestation de haut niveau. Si le batteur est contraint de rester dans son coin, les guitaristes et le bassiste ne se privent pas pour venir jouer près du bord de la scène et haranguer comme ils le peuvent pendant que Jarkko Koukonen (chant) hurle tout ce qu’il peut. Nous serons un peu rapidement expédiés sans trop d’explication du pit photo, mais le show continue sous des lumières explosives qui collent parfaitement avec l’énergie des morceaux, mais également la qualité du son, qui en surprendra plus d’un ! Bien que le public tarde un peu à arriver, le chanteur lâchera un “This is fucking insane for a Tuesday”, et le show reprendra de plus belle, alignant headbang synchronisé, harmoniques virulentes et influences Metalcore bien accrocheuses. Mention spéciale à l’enchaînement Drag Me the Rain et Nightmares Are Dreams Too, deux titres qui tournent régulièrement dans ma playlist et qui sont particulièrement saisissantes ce soir, mais le groupe sera malheureusement contraint de quitter la scène peu de temps après, nous laissant sous des applaudissements mérités.
Setlist: The Sun Still In Me – In Lieu of Flowers – Leaves – The End We Start From – Waves of Black – Drag Me the Rain – Nightmares Are Dreams Too – Veritas – Where the Sinners Crawl
Changement d’ambiance avec l’Industrial motivant de Pain, toujours mené par le charismatique Peter Tägtgren (chant/guitare) qui n’a quasiment rien à dire pour faire sautiller une foule visiblement déjà conquise. Le vocaliste se permet même de délaisser un peu sa guitare sur quelques couplets, passant saluer le premier rang qui headbangue sous les lumières très présentes de la scène, mais lorsque les refrains éclatent, l’intégralité de la salle chante, que ce soit Jonathan Olsson (basse), Sebastian Svalland (guitare) ou le public. Au lieu d’utiliser une simple piste audio, Peter arrêtera le show sur Call Me avec un “wait wait wait, we’re missing someone”, désignant arbitrairement son guitariste comme le remplaçant de Joakim Brodén, lui souhaitant “good luck with that”, et force est de constater que le stratagème fonctionne ! Les titres vont s’enchaîner à bonne allure avec quelques courtes interruptions pour nous remercier, ou simplement changer de costume pour Go With the Flow, où la basse est remplacée par une keytar, et où les membres reviennent vêtus d’anoraks étranges, ainsi que Peter sans sa guitare. Les grands classiques que sont Same Old Song et The Great Pretender sont toujours très appréciables – faisant remuer une fosse visiblement bien énervée – mais l’assemblée est visiblement déjà bien habituée aux nouveaux morceaux comme ce Party in My Head interprété dans une tenue plus festive, à l’image de Peter qui arbore fièrement son plus beau bob et qui fait son effet. On notera la petite touche d’humour grasse du frontman qui présente Have a Drink On Me assis avec son chapeau de cow-boy comme “this one is about women and booze, perfect combination for a man”, puis Let Me Out et Shut Your Mouth (alien compris) vont venir clore le show en apothéose, laissant les musiciens s’écrouler au sol pendant que Sebastian Tägtgren nous offre un dernier solo de batterie sous les bravos.
Setlist: It’s Only Them – Don’t Wake the Dead – Call Me – Zombie Slam – Suicide Machine – I’m Going In – Go With the Flow – Same Old Song – The Great Pretender – Party in My Head – Have a Drink on Me – Let Me Out – Shut Your Mouth
Clou du spectacle avec The Halo Effect qui débute à l’heure dite avec This Curse of Silence, d’abord sur bande puis avec Niklas Engelin et Patrick Jensen (guitares) qui prennent rapidement les leads pendant que Peter Iwers (basse) et Daniel Svensson (batterie) s’installent. Les premiers riffs s’embrasent pendant que Mikael Stanne (chant) entre en scène, et le groupe au complet donne absolument tout ce qu’il a dans le ventre, affichant un grand sourire face aux hordes de fans qui sont déjà en train de remuer. Pas de décor de scène, pas d’artifice, juste cinq amis heureux de jouer leurs nouvelles compositions et qui s’amusent sur leurs cordes, leurs toms ou en hurlant sous des lumières relativement simples à gérer pour nous photographes. Mikael nous avouera être toujours aussi ému et impressionné de rejouer à Paris (qui plus est dans la même salle où il avait livré une prestation magistrale avec son autre groupe, Dark Tranquillity, il y a deux mois), et il s’autorise lui aussi une petite touche d’humour en lâchant “let’s go Old School from our first album” (qui est sorti en août 2022, pour ceux du fond qui n’ont pas suivi). Du côté de la setlist justement, c’est Days of the Lost qui est mis en avant, occupant les deux tiers du set, mais on retrouve tout de même les titres phares du tout nouveau March of the Unheard, à l’image de Detonate qui, en plus d’être l’un des morceaux préférés de Peter, est extrêmement énergique en live. Le groupe est toujours aussi proche de son public, et le vocaliste nous le fera par ailleurs remarquer avec de nombreux remerciements, mais également quelques passages sur les barrières de sécurité entre deux slammeurs. De très rares parties de chant clair viennent parfois remplacer les vociférations du chanteur, mais une chose est sûre : les cinq musiciens ont livré ce soir une performance de haut vol, à l’image du rappel Shadowminds qui a fait sensation lors du rappel, et qui déclenchera les acclamations amplement méritées.
Setlist: This Curse of Silence (sur bande) – March of the Unheard – Feel What I Believe – In Broken Trust – The Needless End – Detonate – Conditional – Cruel Perception – A Truth Worth Lying For – Become Surrender – What We Become – Gateways – Last of Our Kind – Days of the Lost
Rappel : Shadowminds
Que dire de cette soirée ? Bloodred Hourglass a enfin pu prouver son efficacité sur une scène adaptée à son effectif et livrer un Death Mélodique saisissant, Pain à fait du gros pain à l’Industrial Metal sans faire aucun pain, et The Halo Effect nous a prouvé que leurs racines suédoises sont sans aucun doute les meilleures, offrant un grand moment de Gothenburg Death Metal. Merci à Live Nation pour cette date (malheureusement non complète) au Bataclan, ainsi qu’aux associés de Chairyoursound !
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