Review 2585 : Inborn Suffering – Pale Grey Monochrome

Inborn Suffering acte sa renaissance avec ce nouvel album.

Ayant vécu dans le monde du Doom underground entre 2002 et 2012, le groupe refait parler de lui en 2022 avec la réédition de son premier album, puis en 2023, avec un nouveau morceau. Début 2025, Laurent Chaulet (chant/guitare, Mourning Dawn, SILT, ex-Funeralium), Emmanuel Ribeiro (basse), Stéphane Peudupin (guitare, Fractal Gates, ex-Lethian Dreams) et Thomas Rugolino (batterie, Abjvration, ex-Funeralium, ex-Mourning Dawn) dévoilent Pale Grey Monochrome en collaboration avec Ardua Music, et confié au mix/mastering de Déhà.

L’album débute dans une inquiétante quiétude avec la courte Wounding, une introduction pesante où les claviers nous portent jusqu’à From Lowering Tides, une première composition qui dévoile immédiatement sa dissonance mélancolique. Les leads et autres harmoniques complétées par l’ex chanteur/guitariste Loïc Courtete (ex-Bran Barr, ex-Heol Telwen, live pour Nydvind) nous envoûtent pendant que les parties vocales épaisses nous enfoncent dans la noirceur, mais quelques passages plus vaporeux nous autorisent à sortir timidement la tête du marécage avant d’y replonger pour finalement rejoindre Pale Grey Monochrome, la composition éponyme. Comme son nom nous y laisse penser, le morceau est relativement apathique, lent et surtout très calme, très morose, instaurant sans mal son oppression et son désespoir empruntés au Funeral Doom tout en développant ses mélodies avec une touche entêtante avant de rencontrer Tales from an Empty Shell. Les premiers instants sont très épurés, mais les cris de désespoir en arrière-plan s’enflamment d’un seul coup, proposant cette lourdeur étouffante par vagues toujours plus sombres et hypnotiques les unes que les autres, alliant rythmique saccadée et parties vocales intenses. Une dernière accalmie nous projette sur les derniers instants de ténèbres, puis on découvre Of Loss and Despair qui couple sa tranquillité avec un sample vocal qui agit comme un interlude bienvenu, mais qui s’intensifie visiblement avant de laisser The Oak nous écraser à son tour, accueillant leur ancien vocaliste Frédéric Simon (Lying Figures) pour compléter la furie vocale déjà en place. Le morceau est résolument plus majestueux avec les deux voix qui se complètent autant dans le désespoir que dans la puissance brute, qui se répondent et nous permettent d’avancer dans le brouillard  pour atteindre Drawing Circles, titre où les musiciens reçoivent leur ancienne camarade Mathilde Depernet (Profundae Libidines, À Sa Perte, ex-Tales of Blood) à la basse pour une dernière danse dans l’agonie, la tristesse et surtout une déferlante d’émotions toutes plus négatives les unes que les autres.

Si vous ne connaissez pas encore Inborn Suffering, imaginez un mélange entre Doom/Death et Funeral Doom avec une dépression palpable. Pale Grey Monochrome est un véritable bijou de mélancolie noire et viscérale qui ne peut que vous toucher au plus profond de votre être.

95/100

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