Il est temps pour moi de laisser une nouvelle chance à Dream Theater.
Actif depuis 40 ans (de 1985 à 1988 sous le nom Majesty), le groupe mené par John Myung (basse, The Jelly Jam), John Petrucci (guitare/chant, Liquid Tension Experiment), James LaBrie (chant) et Jordan Rudess (claviers, Liquid Tension Experiment) renoue avec son batteur légendaire Mike Portnoy (Liquid Tension Experiment, The Winery Dogs, ex-Adrenaline Mob…) et dévoile son seizième album, Parasomnia.
Il n’est pas rare que j’explique sur demande pourquoi je n’aime pas le Metal Progressif, et il se trouve que Dream Theater coche absolument toutes les cases : des introductions trop longues, une complexité certes assumée mais parfois poussive, et surtout des parties leads pas véritablement utiles à mes yeux. Pourtant, bien que In The Arms Of Morpheus, le premier titre, en soit un véritable cas d’école… le morceau m’a immédiatement intéressé. Si l’intro est assez lente, les riffs lourds trouvent grâce à mes oreilles malgré les changements de rythme qui permettent aux instruments de placer leurs solos avant de laisser place à l’angoisse de Night Terror, morceau que la pochette semble parfaitement représenter. Les parties vocales arrivent et se fraient sans mal un chemin dans la rythmique saccadée, leur apportant une certaine diversité, que ce soit dans le mystère ou les passages plus apaisants, mais la longueur du titre permet également aux instruments de nous livrer leur technicité avant de rejoindre A Broken Man où la rythmique s’embrase à nouveau. Des parties vocales samplées apparaissent subrepticement, mais les cinq musiciens reviennent développer leur approche intrigante qui va – sans réelle explication – me captiver un moment, puis à nouveau me perdre lors des breaks et des leads orientés Jazz avant la dernière accélération jusqu’à Dead Asleep où l’on retrouve cette atmosphère glauque. Les premiers riffs redeviennent épais, mais ils sont à nouveau adoucis par le chant qui tente de nous guider à travers l’instrumentale parfois majestueuse qui s’étend très naturellement, puis qui laisse enfin place à Midnight Messiah, où des notes aériennes nous accueillent. Le morceau semble s’axer sur des sonorités fantomatiques, mais aussi quelques sursauts d’énergie très Heavy qui ne sont pas sans me rappeler un King Diamond entre les leads, mais le groupe est finalement décidé à nous accorder un répit avec Are We Dreaming, un interlude assez minimaliste. Bend the Clock entre alors en jeu avec une douceur assumée qui ressemble presque à une balade et qui oriente ses riffs travaillés assez différemment avant de lâcher les dix-neuf minutes de The Shadow Man Incident, et bien que le groupe soit connu pour ses concepts poussés à l’extrême, le morceau progresse de sa propre initiative entre passages lancinants, rythmique plus véloce et toujours ces ajouts entêtants et imprévus de la part de l’intégralité des musiciens.
Bien que la musique du groupe me laisse toujours de marbre, Parasomnia a réussi à accrocher mon attention par moments. Dream Theater n’a plus rien à prouver, et son nouveau concept fera sans aucun doute mouche auprès de ses fans, qui reconnaissent tout comme moi son extrême technicité.
70/100