Wardruna s’inspire des légendes pour écrire la sienne.
Quatre ans après sa dernière histoire, le groupe mené par Einar Selvik (chant/instruments, ex-Gorgoroth) et Lindy-Fay Hella (chant/flûte) dévoile son sixième album, Birna, en partenariat avec les labels Columbia et Sony Music.
Le groupe est accompagné en live par de nombreux musiciens, leur permettant de jouer chaque instrument.
Ayant eu la chance de découvrir l’album en avant-première lors de l’étape parisienne de la dernière tournée de Wardruna, Birna n’est pas réellement une découverte pour moi. Je me souviens que le moment m’avait semblé passer en un instant, de manière presque onirique tant le son était captivant, et je me laisse à nouveau porter par les nappes de claviers, les instruments folkloriques, mais également et surtout les voix. Que ce soient les choeurs ou les interventions d’Einar et Lindy, apportant chacun leur touche très différente aux morceaux, elles sont relativement bien mises en avant dans le mix, leur laissant à la fois la place d’honneur sans empiéter sur les rythmiques enivrantes auxquelles le musicien a minutieusement donné vie. Si quelques titres avaient déjà été dévoilés (Hertan, Himinndotter, Hibjørnen puis enfin Birna, la composition éponyme), c’est bel et bien sous la forme d’une seule épopée qu’ils prennent tout leur sens, se répondant et complétant chacun l’atmosphère du précédent tout en annonçant le suivant. J’ai pour ma part particulièrement été séduit par Ljos til Jord et Skuggehesten, le premier par son intensité vocale, et le second pour ses teintes martiales rythmées (qui prennent tout leur sens lorsque l’on traduit le nom du morceau : “Le cheval de l’ombre”).
Que vous soyez ou non sensible aux musiques folkloriques nordiques, vous ne pouvez nier que Wardruna possède bel et bien une aura unique, qui allie quiétude, tonalités épiques et surtout une authenticité viscérale. Savourez Birna comme une seule et même aventure.
85/100