Retour dans la forêt d’Havukruunu.

Coïncidant avec les vingt ans du groupe, Stefan (guitare/chant), Humö (basse), Kostajainen (batterie) et Henkka (guitare) annoncent la sortie de leur quatrième album, Tavastland, chez Svart Records.

Une voix parlée nous présente le premier morceau Kuolematon Laulunhenki dans sa langue natale en compagnie de sonorités inquiétantes, mais les riffs Pagan accrocheurs prennent rapidement la suite avant de laisser harmoniques glaciales et blast les accompagner. Les parties vocales furieuses rejoignent la charge effrénée, renforçant la rage ambiante qui nous mène jusqu’aux tonalités lancinantes de Yo?nsynty, composition à l’approche différente mais tout aussi entraînante où la basse joue un rôle assez important. On retrouvera également des choeurs apaisants et majestueux, mais aussi des leads aux influences relativement douces, proches d’un Heavy mélodieux qui sied parfaitement à la lenteur avant d’accélérer à nouveau sur Havukruunu ja Talvenvarjo, où les leads sont immédiatement plus cinglants mais restent cohérents avec le son imposant et martial. Les rugissements continuent comme à leur habitude, complétant le son jusqu’à ce que Tavastland ne nous accorde un moment de répit avec le cri de l’oiseau qui le présente, avant d’être rejoint par des patterns vifs et saccadés finalement remplacés par un flot assez continu où choeurs et éléments massifs s’imposent. Nouveau moment de douceur avec l’introduction acoustique de Kuoleman Oma, mais elle ne durera pas non plus et se transformera en véritable torrent de violence jusqu’à son point culminant qu’est le solo final, très rapidement suivi par Unissaka?vija? qui nous propulse à nouveau dans cette charge virulente. Les racines Folk ne sont jamais bien loin, teintant les passages planants accompagnés de voix parfois furieuses, mais elles se laissent également avoir par la ruée finale vers Kun veri sekoittuu lumeen où les patterns sont parfois plus mesurés, rythmant correctement l’avancée des troupes. Si certains moment sont très fédérateurs, promettant de belles séances de headbang en live, d’autres sont clairement plus calmes et orientés sur les orchestrations avant d’entamer la dernière étape de cette épopée, la glaciale et longue mais d’abord relativement festive De Miseriis Fennorum qui ne manquera pas de nous faire remuer le crâne avec un son saccadé mais assez mélodieux qui va finalement se mettre à freiner peu après la moitié de la composition pour nous laisser atterrir en douceur et reprendre nos esprits grâce à des notes épiques.

Bien que restant dans la scène underground, Havukruunu s’impose comme l’un des fers de lance du Pagan Black Metal, et il y a fort à parier que la froideur accrocheuse de Tavastland servira leur réputation autant dans leur pays qu’à l’international !

90/100

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