Que nous cache le mystérieux projet allemand Galvornhathol ?
Créé il y a plus de vingt ans par le musicien C (Pissbucket, RodtGod, Dickcutter, ex-Disinfect, ex-Doom of Lilith…), sa première sortie ne date pourtant que de 2020. En 2025, l’album III est annoncé.
La mélancolie prend possession de notre esprit dès Voids, la première composition, mais elle se charge très vite d’une noirceur oppressante avant même d’accueillir les premiers grognements terrifiants qui hantent les lieux. Si la voix sera amenée à se transformer en quelque chose de plus profond, les riffs restent brumeux jusqu’à ce que The Hunter ne prenne la suite avec une touche de dissonance assumée, rendant le morceau totalement différent du précédent, bien que sa base éthérée ne persiste. On notera un léger embrasement avant le final doux qui mène à l’apaisante Spirals et à ses harmoniques qui virevoltent au dessus d’une base torturée, que ce soit avec de la saturation ou le son clair qui conduit à Sternentanz qui nous hypnotise à son tour avant que sa rythmique ne se renforce et ne devienne réellement malsaine. Neptun nous propose une douceur inhabituelle et un chant clair où l’allemand est rapidement identifiable, lui conférant une certaine agressivité (cliché habituel du non-germaniste oblige) viscérale qui colle parfaitement à sa froideur à l’inverse de Long Way Home qui place des patterns plus énergiques sans attendre et nous capture à son tour dans son océan sombre, mais un peu trop court. Nouveau temps mort avec l’introduction d’Andromeda qui nous mène finalement à sa brume sonore d’où sortent cris et harmoniques avant de rapidement laisser place à la justement nommée Nebulae et ses touches vaporeuses qui se métamorphosent en mélodies intrigantes assez douces, mais Laniakea va prendre les rênes de la rythmique et lui insuffler une touche énergique assez communicative, bien qu’intégralement instrumentale. Le morceau est relativement différent des précédents, mais l’atmosphère reviendra beaucoup plus apaisante avec le son lumineux de Solaris qui nous surprendra sur le final avec un ton finalement assez simple qui se brise brutalement pour faire place à Asymptote, dernière composition où la douceur est préférée pour accueillir cette inquiétante voix samplée et son discours somme toute assez… pessimiste.
Il est rare que je dise cela, mais III est trop court. Si je comprends le potentiel de l’album, j’aurais préféré que Galvornhathol prenne le temps de développer certains passages plutôt que d’enchaîner les titres, et les ambiances. J’y reviendrai très probablement une prochaine fois.
70/100