Eluveitie met fin à notre attente.
Six ans après leur dernier disque, Chrigel Glanzmann (chant/guitares/instruments folkloriques), Kay Brem (basse), Rafael Salzmann (guitare), Alain Ackermann (batterie), Jonas Wolf (guitare), Fabienne Erni (harpe/mandoline) et Lea-Sophie Fischer (vielle à roue/violon) reviennent en force avec Ànv, leur neuvième album.
L’album nous accueille avec Emerge, une introduction mystérieuse qui laisse la rythmique lentement apparaître en nous menant vers Taranoías, premier titre où on se rend compte d’une chose : le son est beaucoup plus lourd ! Les influences Death Mélodique prennent une toute autre ampleur sans éclipser les éléments Folk ou les quelques parties de chant clair qui reviennent à nouveau s’y mêler dès les premiers instants de The Prodigal Ones qui charge à son tour avec des riffs saccadés. Le morceau reste tout de même accessible, sauf lors de cet embrasement dévastateur, puis le titre éponyme Ànv vient nous apporter une touche de douceur bienvenue où Fabienne prend la place centrale entourée de quelques choeurs aériens. Premonition revient aux racines agressives de la formation qui deviennent beaucoup plus virulentes avec le nouveau mix, mais une fois de plus les instruments folkloriques viennent ajouter leur touche plus légère avant de nous laisser souffler sur Awen et son chant clair majoritaire qui fait tout de même une petite place aux hurlements dans les choeurs. Interlude acoustique avec Anamcara où guitares et claviers accueillent une narratrice, puis The Harvest nous laisse revenir à la saturation et à la violence avec des riffs vifs sur lesquels les hurlements prennent leurs marques, mais qui seront à nouveau interrompus par Memories of Innocence et ses touches plus festives. Violons et percussions joyeux se transformeront en mélancolie pure lorsqu’All Is One débute, s’affichant comme la power ballad de l’album avec ses quelques parties saturées, puis Aeon of the Crescent Moon prend la suite et nous dévoile une part de noirceur avant de renouer avec les sonorités furieuses, couplant les deux pour créer un groove inquiétant. L’album prend fin avec The Prophecy, qui démarre sur des sonorités mystiques intrigantes aux choeurs sombres, mais finalement complété par des riffs imposants au sein desquels les deux vocalistes se déchaînent et se répondent jusqu’à la fin.
L’édition Digibook dispose de morceaux supplémentaires : les surpuissantes Aidvs et Exile of the Gods que le groupe avait déjà dévoilé en 2022 et qui nous ont toutes les deux déjà fait headbanguer grâce à leurs rythmiques lourdes aux racines énergiques – avec tout de même cette touche enjouée pour la deuxième – mais également Epona, qui met elle aussi l’accent sur les influences les plus dansantes. Dernière surprise, Venez Danser est une quatrième composition beaucoup plus douce où le français s’impose entre les riffs épais et motivants.
Aucun doute pour Eluveitie, 2025 est leur année ! Avec Anv, le groupe va ravager les routes peu importe où il sera amené à jouer, faisant une fois de plus grandir la réputation de la horde suisse !
90/100