Le blasphème n’est jamais fini pour Behemoth.
Depuis son dernier album, le groupe enchaîne les tournées et festivals, mais Nergal (chant/guitare, Me and That Man), Inferno (batterie, Azarath, Terrestrial Hospice, Witchmaster), Orion (basse, Black River, ex-Vesania) et Seth (guitare, ex-Nomad) ont trouvé le temps de créer The Shit ov God, leur treizième album, pour célébrer leurs trente-quatre ans de carrière.
L’album démarre en grande pompe avec The Shadow Elite, nouvelle composition qui sert déjà de premier titre au groupe en live et qui fait des ravages autant avec ses riffs surpuissants fermement ancrés dans des racines Black Metal que par les parties vocales puissantes. Les harmoniques dissonantes semblent presque douces par rapport aux vagues de fureur que le groupe délivre tout comme sur Sowing Salt qui sonne presque martiale par moments et beaucoup plus torturée sur d’autres, notamment au niveau du chant de Nergal qui devient presque plaintif avant de repartir dans sa rage habituelle. The Shit ov God prend le relai avec un rythme plus lent et majestueux en compagnie d’Androniki Skoula (Chaostar) et Haldor Grunberg (Untervoid, Mentor), mais qui autorise toujours quelques embrasements pour rappeler la puissance de frappe du groupe sur les refrains fédérateurs qui ont déjà prouvé leur valeur sur scène, puis Lvciferaeon vient assombrir un peu plus l’atmosphère. On notera tout de même ces quelques mélodies aériennes qui subsistent dans la déferlante et son message occulte, puis l’album continue avec To Drown the Svn in Wine qui nous emporte sans attendre dans sa course effrénée à la violence qui nous moleste régulièrement avant de s’embraser pour créer un final saisissant. Nomen Barbarvm nous ramène quelques années en arrière avec une rythmique lente et blasphématoire, mais également ces choeurs planants qui lui donnent une saveur toute particulière sur son intégralité, puis ce sont à nouveau les harmoniques qui viennent teinter le son d’O Venvs, Come!, la composition suivante. Je trouve la rythmique relativement accessible, notamment grâce aux nombreuses touches mélodieuses contrastées par les rugissements du vocaliste, mais Avgvr (The Dread Vvltvre) va nous faire replonger dans les ténèbres brutes grâce à des riffs solides et malsains accompagnés de cris ou d’éclats de voix inquiétants, ainsi que d’un solo déchirant pour nous emporter jusqu’aux derniers instants de l’album qui se referme finalement avec un soupçon de douceur.
Behemoth est toujours déchaîné et continue d’explorer le spectre de la noirceur musicale après toutes ces années. Il y a fort à parier que les fans de la première heure trouveront sur The Shit Ov God de quoi renouer avec les racines plus brutes, tandis que les autres préfèreront les influences plus récentes.
90/100
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