Une semaine avec un pont, ça ne pouvait signifier qu’une chose : un retour à Petit Bain pour l’unique date française de Spectral Wound !
Accompagnés par les californiens de Lamp of Murmuur et les rouennais de Mòr, les canadiens viennent défendre leur dernier album, qui m’avait énormément plu. On remercie Cerbère Coryphée pour l’organisation de cet événement de noirceur, et j’entame mon marathon du week-end !
Les hostilités débutent avec Mòr, quartet français qui s’installe en silence et envoie immédiatement une brume de noirceur brute dans la salle. Ils semblent relativement peu connus du public, mais il ne leur faudra pas longtemps pour conquérir le coeur de l’assemblée venue en nombre ce soir, car entre les titres on voit déjà les poings se lever. Si les membres du groupes sont relativement cantonnés à leur propre espace, headbanguant dès qu’ils le peuvent, on notera un vocaliste légèrement plus mobile quand il ne vocifère pas. La communication n’est pas à l’ordre du jour, mais on notera de brèves tentatives comme “Merci beaucoup on s’appelle Mòr, on vient de Rouen” ou “Merci, c’est la dernière” qui annoncera la fin d’un set éthéré et parfaitement maîtrisé par le combo, qui sera d’ailleurs applaudi par une fosse captivée par la performance.
Setlist : Snaefells – Eden – The Third Path – The Apprentice – Volcano – One More Fort – Smaragdina
On continue avec Lamp of Murmuur, qui se met en place, dos à nous, puis vient envoyer une déferlante parfois mélodieuse mais parfois si viscérale… Je ne pense pas pouvoir être objectif sur ce groupe, mais l’aisance du chanteur/guitariste M. (également fondateur du groupe et seul compositeur) voilé et drapé dans sa cape nous fait passer d’un son Black Atmosphérique à des parties Black’n’Roll sauvages en un rien de temps. Les membres qui l’accompagnent ne sont pas en reste, n’hésitant pas à s’avancer et à haranguer le public, qui finira par adhérer à l’énergie et à se rentrer dedans, contrastant avec les incantations que le vocaliste nous propose entre les titres. Le mix est parfois un peu faible sur les leads, mais la hargne des musiciens nous transcende (les débiles remuants mis à part) et le show file à une vitesse folle, à peine ponctué d’un “Paris!” avant la fin, qui sera également acclamée.
Setlist : Harbinger of Blasphemies to Come – Reincarnation of a Witch – Seal of the Dominator – Dominatrix’s Call – Hategate (The Dream Master’s Realm) – The Scent of Torture, Conquering All – In Communion With the Wintermoon
Il est relativement tôt, mais Spectral Wound est déjà prêt, et les lumières braquées sur nous vont rapidement nous faire comprendre que nous entrons dans l’apocalypse. Pourquoi ? C’est bien simple, dès que le vocaliste entre en scène, les flashs et autres lumières saccadées nous arrosent avec une violence innée pendant que les musiciens déversent leur rythmique viscérale sous les hurlements de Jonah (chant), parfois aidé par Sam (basse/chant), et il n’aura fallu qu’une seule chanson au public pour décider d’accentuer l’oppression musicale avec un mouvement de foule totalement incontrôlé. Le premier rang suffoque sous les riffs et les assauts de la fosse, et tout est fait pour nous faire vivre la pesanteur des morceaux enchaînés. Je vais personnellement m’extirper de ce bourbier, et voir les quelques slammeurs profiter du chaos ambiant pour traverser la fosse, en totale contradiction avec l’atmosphère des compositions du groupe, principalement axées sur le dernier album, Songs of Blood and Mire. Pas de discussion inutile, des membres possédés du début à la fin, voilà tout ce qu’on demandait au groupe, et ils nous l’ont offert avec une rage indicible.
Setlist : Fevers & Suffering – Woods From Which the Spirits Once So Loudly Howled – Aristocratic Suicidal Black Metal – Frigid and Spellbound – Less and Less Human, O Savage Spirit – A Coin Upon the Tongue – Twelve Moons in Hell
La soirée se termine tôt, et la foule tarde à se disperser. Spectral Wound, Lamp of Murmuur et Mòr nous ont tous offert une prestation incroyable ce soir, et malgré l’excitation du public parisien, j’ai profité de chaque seconde de la performance. Merci à Cerbère Coryphée pour la soirée, et… à demain ?