Interview : Burning the Oppressor

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Version Française

Quelques questions à Kevin Bordello, le chanteur de Burning The Oppressor, à propos de la sortie du cinquième album du groupe, Waking Nightmare.

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de ton temps ! Comment pourrais-tu présenter le groupe Burning The Oppressor sans utiliser les étiquettes Metal habituelles, telles que “Death Metal”, “Deathcore” ou d’autres sous-genres ?
Kevin Bordello (chant) : Il n’y a pas de quoi. Burning The Oppressor est un cri collectif contre l’injustice, alimenté par le groove et l’émotion. Nous sommes un groupe enraciné dans l’intensité émotionnelle, construit sur la base de la lutte, de la résilience et d’une volonté inébranlable d’affronter les parties les plus sombres de l’humanité. Notre musique est un exutoire, une explosion cathartique de colère, de chagrin et de conscience sociale. Il s’agit de canaliser les traumatismes personnels et collectifs en quelque chose de puissant et d’honnête. Nous canalisons notre rage, notre douleur et notre espoir dans des chansons qui frappent comme un coup de poing dans les tripes, mais qui laissent place à la pensée et à la réflexion.

D’où vient le nom Burning The Oppressor, et comment l’associez-vous à la musique de votre projet ? Comment avez-vous décidé de créer un nouveau groupe ensemble ?
Kevin : Le nom Burning The Oppressor est né de notre désir de créer quelque chose de brut, d’honnête et de rebelle. C’est un symbole de résistance contre toute forme d’oppression, qu’elle soit sociale, psychologique, systémique ou personnelle. Notre musique est devenue le moyen d’exprimer toutes ces choses. En fait, le groupe a vu le jour en 2012, à la demande de l’organisateur du festival Rockfest de Montebello, aujourd’hui disparu mais de renommée mondiale. Nous avons été invités à nous produire aux côtés de groupes tels que Korn, Dream Theater, As I Lay Dying, Suicide Silence, Protest the Hero et The Acacia Strain. Nous avons construit le projet à partir de zéro en quelques mois, en combinant nos expériences musicales passées, dans le but de délivrer un set puissant digne de cette programmation massive.

Le groupe vient de sortir son nouvel album Waking Nightmare. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà des retours ?
Kevin : Nous sommes extrêmement fiers de cet album. Il représente à la fois nos côtés les plus vulnérables et les plus agressifs. Il est intense, viscéral et personnel. La production, les paroles et les performances viennent toutes d’un endroit très sincère. Les critiques commencent déjà à arriver d’Amérique du Nord et d’Europe, et elles dépassent toutes nos espérances. Les réactions ont été incroyables jusqu’à présent.

Comment résumeriez-vous l’identité de Waking Nightmare en trois mots ?
Kevin : Cathartique. Implacable. Honnête.

Comment s’est déroulé le processus de création de Waking Nightmare ? Comme il s’agit de votre cinquième album, avez-vous remarqué des changements par rapport aux précédents ?
Kevin : Absolument. Nous nous sommes poussés plus loin que jamais, à la fois techniquement et émotionnellement. Le processus d’écriture a été collaboratif, et les idées étaient plus mûres, plus raffinées. Nous savions exactement ce que nous voulions exprimer, et nous ne nous sommes pas retenus. Les liens et l’alchimie entre tous les membres sont plus forts que jamais, et le résultat est un album qui creuse plus profondément émotionnellement et musicalement que tout ce que nous avons fait auparavant. Nous avons écrit cet album dans des moments de détresse, dans l’obscurité de la pandémie et du chagrin personnel. Jeff (notre guitariste) et moi avons perdu nos mères pendant cette période. Cette expérience commune de la perte a donné à cet album sa profondeur et un ton plus personnel. Le titre Silence a été écrit en mémoire de la mère de Jeff.

Le son du groupe est ancré à la fois dans le Deathcore groovy et dans le Death Metal, mais comment parvenez-vous à créer votre propre touche ? Quels sont les groupes qui vous ont le plus inspiré pour Burning The Oppressor ?
Kevin : Nous n’essayons jamais de ressembler à quelqu’un d’autre. Nous écrivons à partir de l’émotion, de l’instinct et de ce qui nous semble juste dans l’instant. Nous ne cherchons pas à suivre les tendances, mais seulement à nous exprimer honnêtement. Bien sûr, nous avons des influences : Gojira, Sepultura, Pantera, Megadeth, The Black Dahlia Murder, Lamb of God, Arch Enemy, Slayer… Mais nos propres expériences et émotions façonnent notre son plus que n’importe quel genre ou groupe.

Le groupe a sorti la chanson Slayer Princess pour annoncer l’album, comment avez-vous décidé de choisir celle-ci ?
Kevin : Ce premier single a été choisi par nos fans et nos proches. En novembre 2024, avant la sortie de l’album, nous avons organisé une soirée d’écoute privée dans un studio – un événement médiatique dédié à nos fans et à nos proches. Au cours de cette soirée, nous avons également annoncé la signature de notre nouveau label et organisé un sondage interactif pour que les participants puissent voter pour le titre qu’ils aimeraient le plus voir sortir en premier. Slayer Princess est arrivé en tête.

Avez-vous une chanson préférée sur cet album ? Ou peut-être la plus difficile à réaliser ?
Kevin : Il est difficile de choisir une chanson préférée parce que chaque morceau a un poids émotionnel unique. Cela dit, Silence se distingue par sa nature profondément personnelle. Il a été émotionnellement difficile à enregistrer, car il rend hommage à la mère de Jeff. C’est un morceau brut, douloureux et beau dans sa vulnérabilité.

Où trouvez-vous l’inspiration pour créer de la musique ? Comment choisissez-vous le sujet de votre chanson ?
Kevin : L’inspiration vient à la fois du monde extérieur et de notre chaos intérieur. Les injustices sociales, les inégalités, la corruption, la mort, le deuil, la santé mentale – ces thèmes font partie de notre ADN. Personnellement, je travaille dans le domaine de la santé mentale depuis une vingtaine d’années et je vois la souffrance humaine tous les jours. Cela alimente inévitablement mon écriture. Nos paroles sont motivées par l’empathie, l’indignation et le désir de parler au nom de ceux qui ne le peuvent pas.

Pensez-vous vous être amélioré en tant que musicien et auteur-compositeur avec ce nouvel album ?
Kevin : Sans aucun doute. Nous avons dépassé nos zones de confort. Sur le plan lyrique et musical, cet album semble plus mature, plus raffiné. Nous avons appris à nous défaire de notre ego et à nous mettre au service des chansons. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec notre producteur de longue date, Chris Donaldson (Cryptopsy), qui nous a une fois de plus aidés à donner forme à notre vision avec une précision chirurgicale. Il nous a mis au défi, nous a élevés et nous a aidés à faire ressortir le meilleur de notre son.

Quelles étaient les lignes directrices pour la pochette de Waking Nightmare ? Qui est l’artiste et comment l’avez-vous contacté ?
Kevin : Le concept était de dépeindre un monde surréaliste qui reflète le purgatoire, les tourments et les visions post-apocalyptiques. Une représentation de l’enfer, du jugement dernier et d’un cauchemar qui ne s’arrête jamais. Nous avons collaboré avec notre guitariste Fred Mouraux-Dufour, qui est concepteur 3D professionnel. Il a créé un visuel puissant et symbolique qui correspond parfaitement aux thèmes lyriques et émotionnels de l’album.

Waking Nightmare est sorti chez M&O Music, comment se passe la collaboration avec votre label ?
Kevin : Nous sommes très heureux de cette collaboration. Alexandre Saba et son équipe nous ont beaucoup soutenus et se sont montrés très enthousiastes à l’égard du projet. Ils comprennent notre vision et nous ont donné l’espace nécessaire pour créer et promouvoir comme nous le souhaitions. Nous cherchions un label qui croit en l’intégrité artistique et qui n’essaie pas de nous mouler dans une formule. M&O nous a donné cette liberté. C’est une relation basée sur le respect mutuel et la passion pour la musique lourde.

Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de voir le groupe sur scène, alors comment décrirais-tu un concert de Burning the Oppressor ? Peut-être avez-vous des habitudes ou des “rituels d’avant-concert” ?
Kevin : Un concert de Burning The Oppressor, c’est de l’énergie et de la connexion à l’état pur. C’est un mélange de chaos, de groove et d’émotion. Nous donnons tout, physiquement et émotionnellement. Nous voulons que les gens repartent changés. Personnellement, avant chaque concert, j’échauffe ma voix avec des exercices vocaux et je m’étire physiquement pour être prêt à offrir la performance la plus intense possible. L’adrénaline monte lorsque les lumières s’éteignent, et à partir de là, c’est la guerre totale.

Que se passera-t-il dans les prochains mois pour Burning the Oppressor ?
Kevin : Nous avons beaucoup de choses prévues ! Nous sommes actuellement en tournée au Québec pour promouvoir l’album. D’autres concerts seront bientôt annoncés. Nous allons aussi filmer de nouveaux vidéoclips et produire une édition vinyle de Waking Nightmare très bientôt. L’année s’annonce chargée et passionnante.

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer à l’avenir pour Burning the Oppressor ? Que ce soit pour une chanson, ou peut-être plus.
Kevin : Oui. Nous aimerions collaborer avec Randy Blythe de Lamb of God, JF Dagenais de Kataklysm, ou même quelqu’un comme Tech N9ne. L’idée de mélanger les genres ou les énergies avec ces artistes est quelque chose qui nous excite beaucoup.

Si vous deviez organiser un concert pour la sortie de Waking Nightmare, avec quels groupes aimeriez-vous jouer ? Je vous laisse créer une affiche avec Burning the Oppressor et trois autres groupes ! Même les réponses irréalistes sont acceptées.
Kevin : Ce serait un rêve ! L’affiche parfaite serait :
Burning The Oppressor
Pantera (formation originale avec les frères Darrell)
The Black Dahlia Murder (avec Trevor)
Death (formation originale avec Chuck)

Dernière question amusante : à quel plat comparerais-tu la musique de Burning The Oppressor ?
Kevin : Un bol de chili con carne qui crache du feu ! Épicé, riche, explosif, il laisse des traces longtemps après la dernière bouchée. (Notre MerchGirl Amy fait le meilleur chili con carne !)

C’était ma dernière question, alors merci à nouveau de m’avoir accordé de ton temps et pour votre musique depuis toutes ces années, je te laisse les mots de la fin !
Kevin : Merci pour votre soutien, pour avoir pris le temps de plonger dans notre univers, et pour avoir donné à des artistes comme nous un espace pour s’exprimer. Waking Nightmare est notre album le plus personnel et le plus intense à ce jour. Nous espérons qu’il résonnera, qu’il suscitera la réflexion et qu’il offrira une catharsis. On se retrouve dans la fosse, plus bruyants, plus lourds et plus vivants que jamais.

English version

A few questions to Kevin Bordello, Burning The Oppressor’s vocalist, about the release of the band’s fifth album, Waking Nightmare.

Hello and first of all thank you very much for your time! How could you introduce the band Burning The Oppressor without using the usual Metal labels, such as “Death Metal”, “Deathcore” or other subgenres?
Kevin Bordello (vocals): You’re welcome. So, Burning The Oppressor is a collective scream against injustice, powered by groove and emotion. We are a band rooted in emotional intensity, built on the foundation of struggle, resilience, and an unwavering will to confront the darkest parts of humanity. Our music is a release, a cathartic explosion of anger, grief, and social awareness. It’s about channeling personal and collective traumas into something powerful and honest. We channel our rage, pain, and hope into songs that hit like a punch in the gut but leave room for thought and reflection.

Where does the name Burning The Oppressor come from, and how do you link it to your project’s music? How did you guys decide to create a new band together?
Kevin: The name Burning The Oppressor was born from our desire to create something raw, honest, and rebellious. It’s a symbol of resistance against any form of oppression—whether social, psychological, systemic, or personal. Our music became the medium to express all these things. In fact, the band came to life in 2012, following a request from the organizer of the now-defunct but world-renowned Montebello Rockfest Festival. We were invited to perform alongside acts like Korn, Dream Theater, As I Lay Dying, Suicide Silence, Protest the Hero, and The Acacia Strain. We built the project from scratch in a matter of months, combining our past musical experiences, with the goal of delivering a powerful set worthy of that massive lineup.

The band just released its new album Waking Nightmare. How do you feel about it? Do you already have any feedback?
Kevin: We’re extremely proud of this record. It represents both our most vulnerable and aggressive sides. It’s intense, visceral, and personal. The production, lyrics, and performances all came from a very sincere place. Critics are already starting to come in from North America and Europe, and they’ve been beyond what we expected. The response so far has been amazing.

How would you sum Waking Nightmare’s identity up in only three words?
Kevin: Cathartic. Relentless. Honest.

How did the creation process happen for Waking Nightmare? As it’s your fifth album, did you notice some changes, compared to the previous releases?
Kevin: Definitely. We pushed ourselves further than ever before, both technically and emotionally. The writing process was collaborative, and the ideas were more mature, more refined. We knew exactly what we wanted to express, and we didn’t hold back. The bond and chemistry between all the members are stronger than ever, and the result is a record that digs deeper emotionally and musically than anything we’ve done before. We wrote this album during moments of distress, in the darkness of the pandemic and personal grief. Both Jeff (our guitarist) and I, lost our mothers during that period. That shared experience of loss gave this album its depth and a more personal tone. The track Silence was written in memory of Jeff’s mother.

The band’s sound is anchored in both groovy Deathcore and Death Metal touches, but how do you manage to create your own touch? Which bands would you quote as the most inspiring for Burning the Oppressor?
Kevin: We never try to sound like anyone else. We write from emotion, instinct, and what feels right in the moment. We’re not interested in following trends—only in expressing ourselves honestly. Of course, we have influences : Gojira, Sepultura, Pantera, Megadeth, The Black Dahlia Murder, Lamb of God, Arch Enemy, Slayer… But our own experiences and emotions shape our sound more than any genre or band.

The band released the song Slayer Princess to announce the album, how did you decide to pick this one?
Kevin: That first single was actually chosen by our fans and close supporters. In November 2024, before the album dropped, we hosted a private listening party in a studio—a media event dedicated to our fans and loved ones. During that night, we also announced our new label signing and held an interactive poll so the attendees could vote for the track they’d most like to see released first. Slayer Princess came out on top.

Do you have a favorite song on this album? Or maybe the hardest one to achieve.
Kevin: It’s tough to pick a favorite because each track holds a unique emotional weight. That said, Silence stands out for its deeply personal nature. It was emotionally hard to record, as it pays tribute to Jeff’s mother. It’s raw, painful, and beautiful in its vulnerability.

Where do you find your inspiration to create music? How do you decide of the topic to sing about?
Kevin: Inspiration comes from both the outside world and our inner chaos. Social injustices, inequality, corruption, death, grief, mental health—these themes are part of our DNA. Personally, I’ve been working in mental health for about 20 years, and I see human suffering every day. That inevitably fuels my writing. Our lyrics are driven by empathy, outrage, and a desire to speak for those who can’t.

Do you think you improved yourself as a musician and songwriter with this new record?
Kevin: Without a doubt. We pushed ourselves beyond our comfort zones. Lyrically and musically, this album feels more mature, more refined. We learned to let go of ego and serve the songs. We worked closely with our longtime producer Chris Donaldson (Cryptopsy), who once again helped us shape our vision with surgical precision. He challenged us, elevated us, and helped bring out the best in our sound.

What were the guidelines for Waking Nightmare’s cover art? Who’s the artist and how did you reach this person?
Kevin: The concept was to depict a surreal world that reflects purgatory, torment, and post-apocalyptic visions. A representation of hell, judgment day, and a nightmare that never ends. We collaborated with our own guitarist Fred Mouraux-Dufour, who is a professional 3D designer. He crafted a powerful, symbolic visual that perfectly matches the lyrical and emotional themes of the album.

Waking Nightmare is released by M&O Music, how is the collaboration with your label?
Kevin: We’re very happy with the collaboration. Alexandre Saba and his team have been very supportive and enthusiastic about the project. They understand our vision and have given us the space to create and promote the way we want to. We were looking for a label that believes in artistic integrity and doesn’t try to mold us into a formula. M&O gave us that freedom. It’s a relationship based on mutual respect and passion for heavy music.

I unfortunately never had the opportunity to see the band on stage, so how could you describe a live show of Burning the Oppressor? Maybe you have some habits, or “pre-show rituals”?
Kevin: A Burning the Oppressor live show is pure energy and connection. It’s a mix of chaos, groove, and emotion. We give it everything—physically and emotionally. We want people to leave changed. Personally, before each show, I warm up my voice with vocal exercises and stretch physically to be ready to deliver the most intense performance possible. The adrenaline kicks in when the lights go down, and from there, it’s all-out war.

What will happen in the next months for Burning the Oppressor?
Kevin: We have a lot planned! Presently on tour in province of Québec to promote the album. More shows to be announced soon. We’ll also be filming new music videos and producing a vinyl edition of Waking Nightmare very soon too. It’s going to be a busy, exciting year.

Are there any musicians or artists you would still like to collaborate with in the future for Burning the Oppressor? Whether it is for one song, or maybe more.
Kevin: Yes. We’d love to collaborate with Randy Blythe from Lamb of God, JF Dagenais from Kataklysm, or even someone like Tech N9ne. The idea of blending genres or energies with these artists is something that excites us a lot.

If you had to organize a concert for Waking Nightmare’s release show, which bands would you love to play with? I let you create a poster with Burning the Oppressor and three other bands! Even unrealistic answers are accepted.
Kevin: That would be a dream! The perfect poster would be:
–  Burning The Oppressor
Pantera (original lineup with the Darrells brothers)
The Black Dahlia Murder (with Trevor)
Death (original lineup with Chuck)

Last and funny question: which dish would you compare Burning the Oppressor’s music with?
Kevin: A bowl of fire-breathing chili con carne! Spicy, rich, explosive—and leaves a mark long after the last bite. (Our MerchGirl Amy makes the best chili con carne!)

That was the last question for me, so thank you very much for your time and your music for all those years, last words are yours!
Kevin: Thanks for the support, for taking the time to dive into our world, and for giving artists like us a space to express ourselves. Waking Nightmare is our most personal and intense record to date. We hope it resonates, provokes thought, and offers catharsis. See you in the pit—louder, heavier, and more alive than ever.

 

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