Il y a du changement chez Allegaeon.
Après sept ans de bons et loyaux services, Greg Burgess (guitare, Nuclear Power Trio), Michael Stancel (guitare, Harboured), Brandon « Booboo » Michael (basse, Harboured) et Jeff Saltzman (batterie, Aversed, Unflesh, ex-Solium Fatalis) disent au revoir à Riley McShane (chant, Virulent Depravity, ex-Pathology) pour réaccueillir Ezra Haynes (chant, ex-Skinned) et créer The Ossuary Lens, leur septième album, avec l’aide de Jesse Zuretti (orchestrations, Daath, Binary Code).
L’album débute doucement avec Refraction, une introduction assez calme qui nous mène naturellement vers la furieuse Chaos Theory où rythmique saccadée et leads infernaux se mêlent habilement avant d’atteindre les parties vocales. Les rugissements d’Ezra combinés aux riffs dévastateurs du groupe sont parfaits pour nous briser la nuque, mais le groupe sait également s’orienter vers des moments plus aériens comme le break avant de revenir à sa rage initiale puis de marquer une pause avec l’introduction de Driftwood. Le titre ne surprendra pas par sa violence, pourtant omniprésente, mais par le chant clair sur son refrain qui contraste avec la lourdeur de l’instrumentale et de ses mélodies dissonantes qui sont complétées par des orchestrations majestueuses sur Dies Irae. Les deux univers fonctionnent très bien ensemble, et le riffing agressif est parfaitement maîtrisé pour proposer des touches plus orientées Death Prog avant de repartir sur l’effrénée The Swarm, où les musiciens n’hésitent pas à augmenter les bpm pour créer une véritable déferlante. Le morceau est sans conteste l’un des plus violents du groupe, et même lorsque l’on croit le carnage terminé, il reprend de plus belle avant de peu à peu disparaître pour laisser place à Carried by Delusion où la courte introduction nous permet de reprendre notre souffle pour endurer cette nouvelle vague de violence teintée de mélodies aériennes. Le mélange est une fois de plus incroyablement efficace, mais il finira par laisser place à Dark Matter Dynamics où le groupe est rejoint par Adrian Bellue à la guitare acoustique, invité qui s’acclimate parfaitement à la patte technique mais hautement harmonieuse des musiciens. Une fois l’ouragan passé, Imperial prend le relai avec des tonalités relativement inquiétantes, puis à nouveau furieuses et très saccadées, s’autorisant des passages plus accessibles avant de revenir sur des touches plus pesantes avec Wake Circling Above où harmoniques et atmosphère étouffante se mêlent habilement. Hurlements et chant clair se relaient également tout au long de la composition qui évolue à son rythme, puis Scythe nous transporte avec son début très apaisant avant de s’embraser et nous molester comme les morceaux précédents à grands coups de riffs solides et de leads cinglants sous les rugissements avant de prendre définitivement fin.
A l’annonce du retour de leur vocaliste, j’ai tout de suite su qu’Allegaeon saurait rebondir du changement de line-up, mais je pensais pas qu’il serait aussi qualitatif ! The Ossuary Lens s’inscrit sans aucun doute dans la lignée des albums du groupe, qui sont tous excellents sur tous les points : technique, violence, mélodies…
95/100
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