Review 2744 : Slow Fall – Blood Eclipse

Slow Fall contemple son avenir.

Avec son nouvel album Blood Eclipse, le groupe mené par Markus Taipale (chant), Juho Viinikanoja (guitare, Darklaid, Casket Soil), Heikki Kakko (guitare, Dream of Unreality), Markku Kerosalo (basse, Dream of Unreality), Janne Lukki (batterie, Tomb of Finland, Elvenscroll) et Lasse Launimaa (claviers, Dream of Unreality, Henget, Thyrane) signe sa troisième sortie avec le label Out Of Line Music.

L’album débute avec une touche mélancolique par Storm Never Rests et son introduction acoustique, qui se transforme en flot saturé tout en conservant l’approche aérienne avant d’y placer des parties vocales plus agressives. Le mélange reste assez froid et entêtant lorsque le refrain en chant clair frappe, mais les claviers vont également se montrer plus présents avant de laisser la rythmique nous mener à la saccadée God Of Oblivion où le contraste est encore plus développé, permettant aux musiciens d’exploiter toutes leurs influences. On notera le groove accrocheur, mais aussi les touches plus planantes et les parties vocales furieuses avant que Mercury Moon ne nous offre un instant de répit avec ses premières notes enivrantes, rapidement complétées par une rythmique éthérée. Le titre est assez mystérieux et offre une place de choix à un chant clair démonstratif pour compléter les rugissements, ne faisant revenir la noirceur que sur On This Hill I Will Die et ses touches inquiétantes que les riffs accrocheurs développent naturellement. La composition reste malgré tout assez courte, et Blood Eclipse prend sa place d’abord avec une douceur majestueuse, puis avec une rage viscérale autant dans l’instrumentale que sur les cris, mais les harmoniques viendront développer une touche travaillée et mélodieuse. Le son finira par s’éteindre de lui même avant de se transformer en lente balade apaisante sur Virta, où le vocaliste, le claviériste et un violon se retrouvent en trio pour nous bercer, ne reprenant la saturation que sur Colossus en créant une dissonance inquiétante avant de lâcher les rênes. Les refrains sont légèrement plus doux tout en restant énergiques à leur manière, puis le groupe adopte un son que je qualifiera de “typiquement finlandais” sur Supernova, qui profite même d’influences Old School parfois plus légères pour teinter leur vivacité. L’énergie du morceau sera sans aucun doute extrêmement contagieuse en live jusqu’au dernier instant alors que Vendetta permettra de développer cet aspect mystique tout en tenant une rythmique solide et entraînante. L’album se termine avec Vale Omnes (Kaikki Kuolee) qui débute dans une atmosphère assez brumeuse, mais qui se mue finalement en une lourdeur assommante avant d’intégrer à nouveau la pointe de mystère en tissant ses racines Prog jusqu’à un break salvateur, d’où renaîtra le calme, puis l’intensité pour terminer sur un point d’orgue.

Si on peut noter que Blood Eclipse est relativement plus agressif que son prédécesseur, Slow Fall ne renie absolument pas ses atmosphères aériennes et sa froideur ! Le groupe expérimente tout en tissant son propre univers, et c’est précisément ce que l’on aime.

90/100

English version?

Laisser un commentaire