L’apocalypse approche chez Eschaton.
Fraîchement signés chez Transcending Obscurity Records, le groupe réunissant Josh Berry (guitare), Mac Smith (chant, Apogean, Abyssalis, Hammer of Dawn), Christian Muenzner (guitare, Retromorphosis, Eternity’s End, ex-Necrophagist, ex-Obscura, ex-Alkaloid…), Darren Cesca (batterie, Goratory, Serpents of Gnosis, Pillory, ex-Deeds of Flesh, ex-Arsis) et Scott Bradley (basse, Inanimate Existence) annonce la sortie de son troisième album, Techtalitarian.
Inferior Superior nous accorde un court instant pour nous préparer, mais la complexité et la rage ne vont pas tarder à se mêler pour créer une vague aussi dévastatrice que contrôlée où blast et leads perçants foncent droit sur nous. Les hurlements de Mac sont eux aussi ravageurs peu importe la forme, rivalisant avec la déferlante qui nous propulse vers Devour the Contrarian où les riffs saccadés reviennent en force créer une véritable cascade de violence où chaque instrument est millimétré. Le solo final nous conduit à Blood of the People où le groupe nous offre quelques secondes de répit avant de s’embraser à nouveau et proposer une lourdeur cataclysmique pour accompagner le torrent de violence où chaque élément est enchaîné pour créer une agression constante, uniquement arrêtée par l’intro mystique d’Hellfire’s Woe avant que le son ne reparte à toute allure. Il sera parfois légèrement entrecoupé de notes de piano mais reste dédié à la véhémence de sa rythmique travaillée alors que les choeurs annonceront la transition vers The Bellicose Duality qui dévoile un groove brut et accrocheur qui complète l’approche syncopée. Si le titre est loin d’être adapté à un public de néophyte, il est suivi par Econocracy qui adopte quelques touches grandioses que l’on croirait empruntées aux plus grandes symphonies avant de véritablement lâcher les rênes, nous molestant jusqu’à ce qu’Antimatter ne prenne sa place. On se retrouve une fois de plus confronté à un rythme soutenu où chaque instrument ajoute sa patte vive et précise à l’ouvrage, puis les musiciens ralentissent un court instant pour assurer la transition avec Techtalitarian, le morceau éponyme, avant de reprendre une vitesse plus habituelle. Les harmoniques incessantes créent un climat relativement inquiétant qui contraste avec les morceaux précédents, mais qui colle parfaitement à The Sufferer’s Dichotomy qui assure une sorte de continuité logique entre les deux parties de l’univers. Une partie plus lourde servira à la fois de moshpart et de base à un solo torturé, puis Castle Strnad vient refermer l’album en délivrant une dernière dose de riffs hautement complexes, mais également en proposant un petit hommage à un musicien que vous connaissez tous, et qui nous a quittés en 2022.
Lorsque l’on parle de technicité dans le Death Metal, il est facile de faire n’importe quoi, mais pas quand on connait le CV des membres d’Eschaton. Techtalitarian est sans aucun doute l’un des albums les plus léchés et ravageurs de l’année, mettant la barre terriblement haut pour les sorties du second semestre !
95/100
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