Austere règne sur la tristesse.
Avec The Stillness of Dissolution, leur cinquième album, Mitchell “Desolate” Keepin (guitare/basse/claviers/chant, Temple Nightside, Unfelled, ex-Funeral Mourning…) et Tim “Sorrow” Yatras (batterie/claviers/chant, Autumn’s Dawn, Germ, ex-Lord…) renouvellent leur confiance en Prophecy Productions.
L’immersion dans les ténèbres débute avec Dissolved Exile, une première composition certes dissonante mais hautement mélodieuse et saisissante qui rencontre des grognements bruts et assez agressifs. Les harmoniques se fraient naturellement un chemin dans cette rythmique abrasive tout en distillant leur mélancolie entêtante, emportant sans mal notre esprit dans leurs pas en rejoignant Time Awry qui s’obscurcit immédiatement et propose des tons plus pesants. Les leads restent présents pour nous émerveiller, mais ils restent dans ces teintes désolées, mais les hurlements se transforment de temps à autre en chant clair rassurant pour nuancer l’oppression à l’oeuvre avant d’atteindre Redolent Foulness qui propose un son beaucoup plus éthéré et vaporeux. On se perd facilement dans ces riffs brumeux complétés par un chant clair apaisant puis par les rugissements intenses et désespérés avant de regagner la quiétude via The Downfall et sa lenteur lancinante qui soutient des riffs majestueux pour nous envelopper dans son cocon sonore. Le voile dissonant nous accompagne une fois de plus tout au long de cette composition glaciale, mais revient sous une autre forme pour Rusted Veins, création légèrement plus énergique qui s’ancre dans une approche Old School et perçante de leur noirceur. Les harmoniques sont bien plus directes, permettant à la rythmique solide de progresser uniformément pendant que les voix se mêlent, puis on retourne à ce torrent d’émotions sur Storm within My Heart, dernière composition sur laquelle le duo se déchaîne et offre une performance déchirante, que ce soit instrumentalement ou dans leurs voix si émouvantes et expressives, complétées par des claviers assez imposants en arrière-plan.
Le retour d’Austere avait été un grand soulagement pour la part maussade du Black Metal, et le groupe nous prouve sortie après sortie qu’ils font partie des maîtres. The Stillness of Dissolution n’a pas fini de nous émouvoir et de faire couler larmes et encre.
95/100
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