Gaahls Wyrd a une nouvelle histoire pour nous.
Six ans après son premier chapitre, le groupe mené par l’emblématique vocaliste Kristian “Gaahl” Espedal (Trelldom, ex-Gorgoroth, ex-God Seed, ex-Wardruna) et complété par Ole “Lust Kilman” Walaunet (guitare, The Batallion, ex-God Seed), Kevin “Spektre” Kvåle (batterie, From the Vastland, Horizon Ablaze, Svartelder) et Andreas “Nekroman” Salbu (basse, Reptilian, live pour Abbath) dévoile avec son label Season of Mist son deuxième album, Braiding the Stories.
L’histoire débute avec The Dream, une introduction assez simple mais planante sur laquelle la voix de Gaahl nous accueille avec un calme impressionnant, renforçant la sensation d’apaisement avant que la mélodie ne devienne un peu plus vive, jusqu’à finalement rejoindre Braiding the Stories, le titre éponyme. Il y a immédiatement plus de saturation sur ce morceau, mais la voix reste claire, envoûtante et très rassurante, profitant des racines Prog planantes pour se taire un long moment, laissant les instruments imposer parties lead et claviers, puis elle reviendra nous guider vers Voices in My Head. A l’image du premier morceau, il est assez simple et court, mais il nous fait lentement basculer dans l’angoisse pure avant de laisser Time and Timeless Timeline faire revivre le Black Metal via des riffs chaotiques sur lesquels le vocaliste reste de marbre, nous offrant tout de même certains cris perturbants. On enchaîne avec And the Now qui nous replonge dans un climat inquiétant en jouant avec des tonalités occultes vaporeuses pour mieux forger le mystère ambiant et le laisser se renforcer presque imperceptiblement et le laisser atteindre l’oppressant final suivi par Through the Veil, nouvelle composition assez courte qui se retrouve teintée des sons troublants de celle d’avant. Visions and Time prend la suite et nous expose à ce vortex de voix torturées qui vient compléter le chant principal incroyablement doux, mais l’instrumentale est elle aussi sujette à changements et passe de la violence à la dissonance, puis se tisse à nouveau progressivement jusqu’à cet embrasement inattendu, avant que Root the Will ne revienne à des sons plus vifs. Les patterns saccadés et le cri perçant de Gaahl se mêlent presque naturellement, mais on notera la même alliance innée lorsque le chant se fait plus audacieux, rivalisant avec des guitares froides et tranchantes avant de s’échouer sur Flowing Starlight, une dernière composition aux touches Post-Metal ésotériques marquées, développant un son cristallin imposant pendant que le vocaliste nous montre l’étendue de son talent, et le flot mystique s’écoule lentement jusqu’à arriver au néant.
Après avoir conquis le Black Metal, Gaahl a fait de Gaahls Wyrd un vaisseau capable d’explorer les confins de ses envies. Braiding the Stories n’est pas l’album le plus violent, ni même le plus calme, mais il est très exactement ce que ses créateurs veulent de lui : un voyage mental à travers les sonorités mystiques et mystérieuses.
85/100
One thought on “Review 2767 : Gaahls Wyrd – Braiding the Stories”