Accueillez les ténèbres d’Imha Tarikat.
Pour son quatrième album intitulé Confessing Darkness, Kerem “Ruhsuz Cellât” Yilmaz (tous instruments/chant, Arkan Azid) – accompagné par Jerome Reil (batterie, Exhumer, Destroy Them) et Marvin Giehr (guitare, Hexer) – renouvelle son partenariat avec Prophecy Productions.
Le voyage démarre avec Aufbruch, une première approche mystérieuse fait de quelques frappes et de crépitements d’un feu, mais les parties vocales viscérales apparaissent sur Wicked Shrine, doublées d’une rythmique Old School brute et imposante. Les riffs sont assez rythmés et permettent des accélérations sauvages tout en incluant quelques touches de dissonance ou d’harmoniques criardes tout comme sur Another Failed Ritual qui prend parfois des teintes assez inquiétantes pour compléter la brutalité. Les leads reflètent une approche mélodieuse parfois empruntée au Heavy Metal, chose que l’introduction de Voices of Bitter Epiphany semblent confirmer tout en restant finalement ancré dans la rage et les patterns agressifs à souhaits ainsi qu’à des touches Black’n’Roll. Côté chant, Ruhsuz Cellât reste sur des vociférations bestiales, même lorsque le son redevient mystique comme sur Excellent Grief qui ne cesse de s’enflammer sous ses ordres, révélant des mélodies occultes. Le final nous offre un temps de flottement, mais Confessing Darkness viendra le briser en mille morceaux avec un cri déchirant suivi d’une déferlante de noirceur quasi-inarrêtable que le musicien maîtrise avec toute sa haine contagieuse. Tout sur ce long morceau est poussé à l’extrême, n’hésitant pas non plus à s’orienter vers une approche un peu plus folle du côté des guitares, mais le tempo ralentit progressivement jusqu’à rejoindre Chamber of Sin qui revient à des passages plus épiques aux diverses influences plus légères. Le contraste avec les passages plus directs est assez évident, tout comme les ajouts mélancoliques qui suivent avant de laisser Horns in the Smoke reprendre la charge avec des racines furieuses lâchées à toute allure qui nous lacèrent sans ménagement. On retrouve la touche aérienne et morose avec Memoria Dei – Profanity and Devi, mais à nouveau le créateur cède aux forces ténébreuses et nous entraîne dans sa frénésie et nous prend autant aux tripes qu’il met les siennes dans sa musique. Retour de la brutalité à pleine vitesse sur Pitch Black Reflection, titre assez constant qui laisse sa rythmique nous emporter dans sa cascade de noirceur aux interventions lead plus mélodieuses, mais le point culminant de l’album est atteint sur The Day I Died – Reborn into Flames, dernière composition qui nous met face au désespoir complet du musicien, dans lequel il se donne corps et âme jusqu’à la dernière seconde.
Le mystérieux projet Imha Tarikat n’est pas resté inactif, et il célèbre ses dix ans avec un quatrième album à la noirceur palpable. Confessing Darkness semble être l’une de ses oeuvres les plus virulentes, mais également les plus diversifiées.
85/100
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